
Prieuré de Longueau dessin à la plume exécuté par l’abbé Alfred Chevalier, 1880.
Longueau
Com. Châtillon-sur-Marne
Cant. Châtillon-sur-Marne
Arr. Reims
Marne, 51
Diocèse de Soissons
Fondé entre 1116 et 1149, sous Pétronille de Chemillé
Puis à partir de 1622 : Longueau de Reims
Rue du Jard
Diocèse de Reims
I – Sources manuscrites
A.D. Aube
Série H
26 H
27 H 1 et 27 H 2
A.D. du Maine-et-Loire
Série H
101 H 225 bis (extrait du cartulaire)
A.D. Marne (Châlons/Marne)
Série C
C 302 : plan général de la maison des religieuses de Longueau de Reims, XVIIIe siècle
Série H
72 H 1-44 (1183-1789)
72 H 1 inventaire des archives XVIIIe siècle
72 H 2 privilèges-bulles-lettres patentes 1183-1789
72 H 3 Fondation, translation et réformation 1189-1789
72 H 39-43 Gestion du domaine 1686-1790
72 H 40, 41, 44 Comptabilité 1755-1790
72 H 5-39 Biens à Reims, Anthenay, Baslieux-sous-Châtillon, Longueau, Cuchery, Olizy (canton Châtillon/ Marne), Aubillon, Bouilly, Chambrecy, Nappes, Chaumuzy (canton Ville-en-Tardenois), Verneuil (canton Dormans)
Le cartulaire de Longueau 1140-1248, 110 chartes, série H, boîte 1, liasse 1.
Série L
L 70 : Bois de Longueau (1300-1779) ; L. 26 : seigneurie (1513-1779) ; L. 27 domaine (1492-XVIIIe siècle) dans Répertoire général et analytique des principaux fonds anciens, Revue de Champagne et de Brie : histoire, biographie, archéologie, documents inédits, bibliographie, beaux-arts, 1888, pp. 369-370.
Bibliothèque municipale de Reims
Ms. 629 (N fonds) : Déclaration d’abus contre l’abbesse de Fontevrault pour une permission par elle accordée à Françoise de Coligny, religieuse de Longueau.
Ms. 779 (N fonds) : Fol. 139 : Arrêt du parlement (18.2.1697) qui déclare qu’il y a abus dans la permission donnée par l’abbesse de Fontevrault à Françoise de Coligny, religieuse de Notre-Dame de Longueau, de Reims, de sortir de la clôture du prieuré sans permission par écrit de Mgr l’archevêque de Reims
II – Bibliographie
BALLAN Anne, Le temporel du prieuré de Longueau XII-XVIe siècles, Mémoire de maîtrise, U.F.R Lettres Sciences Humaines, Reims, novembre 1987.
BIENVENU (Jean-Marc), Les premiers temps de Fontevraud (1101-1189). Naissance et évolution d’un Ordre religieux, Thèse pour le doctorat Es Lettres, Faculté des Lettres de l’Université de Paris-Sorbonne, Paris, 1980, pp. 255-256, 262, 275-276, 323-324, 345, 379, 457, 460, 511, 523.
BIENVENU Jean-Marc, FAVREAU Robert, PON Georges, Grand Cartulaire de Fontevraud, Soc. Antiquaires de l’Ouest, Poitiers, Tome I, 2000 ; Tome II, 2005, charte 361.
BOULAINVILLIERS Henri comte de, Etat de la France, extrait des mémoires adressez par les Intendants du Royaume, 1727, p. 199.
Bulletin du diocèse de Reims, Revue religieuse historique et littéraire, 1905, p. 455.
CHEVALLIER abbé A., Inscriptions du canton de Châtillon/ Marne, Almanach Matot Brain, année ?
DU PIN de la GUERINIERE Les ascendants maternels de Saint-Jean-Baptiste de la Salle, Revue de Champagne et de Brie : histoire, biographie, archéologie, documents inédits, bibliographie, beaux-arts, 1900, p. 741
GANDILHON René, Les objets d’art conservés dans le département de la Marne, Mémoire de la Société d’agriculture, commerce, sciences et arts du département de la Marne, 1972, T. 87, p. 77.
GERUZEZ Jean-Baptiste-François, Description historique et statistique de la ville de Reims, 1817, pp. 207-208.
JADART, DEMAISON L, Les inscriptions du prieuré de Binson, Académie de Reims, 1889.
LARDIER Jean, Volume III de la Saincte Famille, 1650, pp. 374, 377, 439, 445, 468, 551, 560, 578, 647, 665, 674, 676, 678-679.
LOUGNON A., Documents relatifs au comte de Champagne et de Brie, Paris, 1904.
LUSSE J., Le monachisme en Champagne, La Champagne bénédictine, n° 160, 1981, pp. 24-78.
NICQUET, Histoire de l’ordre de Fontevrault, Angers, 1686, p. 534.
NIEUS Jean-François, Les Châtillon à Saint-Pol. Un pouvoir comtal entre Flandre et France : Saint-Pol, 1000-1300, De Boeck Supérieur, 2005, p. 171.
PAVILLON Balthazar, La vie du Bien-Heureux Robert d’Arbrissel, Paris-Saumur, 1666, p. 474.
PELLOT P., Le cartulaire du prieuré de Longueau, Revue de Champagne et de Brie, 2éme série, VII, 1895, pp. 1-68. NOËL Albert, Cartulaire du prieuré de Longueau, H hachette Livre, 1895 (acquisition Joëlle Gautier-Ernoul, 2016)
POULAIN Jean, Dictionnaire de l’Ordre Fontevriste, C.C.O, Abbaye de Fontevraud, Janvier 2000, pp. 99-100.
Prieuré de Longueau, Travaux de l’Académie de Reims, 1888-1889, p. 97 (Bnf gallica)
REMY A., Histoire de Châtillon/ Marne, Reims, 1881.
TARBES P., Essai historique sur les rues et monuments de Reims, 1844.
Travaux de l’Académie de Reims, Cormicy, 1906-1907, pp. 276-277.
VAVIN P., Archives administratives de la ville de Reims, Paris, 1839.
Longueau
Deuxième fondation soissonnaise après Le Charme, installé à 1,5 Kms au S.O de Baslieux sur la rive droite du ru de Belval
Fait partie de la classe de Paris sous Jeanne-Baptiste de Bourbon[1]
La tenue d’obituaire peut apparaître comme l’indice d’une certaine autonomie et il en va de même pour la rédaction de cartulaires prioraux comme celui de Longueau, ainsi que ceux de Blessac, Cubas, Foicy, Fontaines-les-Nonnes, La Chaise-Dieu, La Madeleine-les-Orléans, Le Charme, Lespinasse, Libaud, Montazais, Orsan[2].
Non cité dans les privilèges de 1136, 1137 et 1138, le prieuré de Longueau apparait dans celui de 1145. Ce doit être peu avant cette date que Gaucher II de Châtillon (-sur-Marne) qui devait trouver la mort à la croisade en 1147, fait don, entre les mains de la première abbesse Pétronille de Chemillé (1115-1149), de son alleu de Longueau- sur la rive droite du ru de Belval, entre Châtillon et Baslieux et aux portes du diocèse de Reims, en vue d’y élever un couvent, donation accompagnée de celle de terres et droits à Arthenay, Bligny et Courville-sur-Ardre ; s’y ajoute le moulin, voisin, de Nuisement reçu d’autres donateurs avec les prés proches du moulin. La proximité du très ancien monastère de Binson ne contrarie en rien l’essor de Longueau (en 1189, Guy, prieur de Binson, est témoin d’une donation de Guy III de Châtillon) où affluent les recrues, parfois des familles entières (Geoffroi, fils de Thibaud de Baslieux, entre en religion ainsi que sa femme, son fils et ses deux filles) et dont le temporel s’accrue grâce aux libéralités des successeurs de Gaucher III, des comtes de Champagne Thibaud II et Henri Ier et du chapitre de Reims. L’une de ses prieures, Mahaut, et l’un de ses prieurs, Guillaume, sont conjointement témoins d’un acte passé après 1170[3].
Le cartulaire de Longueau existe en 3 textes, une des copies est du XVIIIe siècle, elle comprend 110 chartes de 1140 à 1248[4].
Peu avant 1145 : Gaucher de Châtillon (-sur-Marne) fait don à la communauté de Fontevraud, entre les mains de Pétronille de Chemillé, de son alleu de Longueau en vue d’y élever un monastère (de frères) et un couvent de moniales ; il y ajoute tout ce qu’il possède à Anthenay, une terre à deux charrues à Bligny et des pâtures adjacentes, la menue dîme de Courville(-sur-Ardres) et ce qui pourrait éventuellement donner chacun de ses chevaliers, le service des fiefs lui restant cependant ; de son côté Gervais de Chaumuzy donne des pâtures ; l’épouse et le fils aîné de Gaucher concèdent ses dons[5].
Le fils aîné de Gaucher, Guy a été enterré dans l’église du prieuré de Longueau[6].
1155 : Henri I Le Libéral, comte palatin de Troyes, donne aux moniales 60 sols à prendre chaque année, le jour de la Saint-Rémy, sur le tonlieu de Châtillon[7].
1158 : Henri, à la prière de Gaucher de Châtillon, donne à perpétuité aux nonnes de Longueau, tout ce qu’elles possèdent et pourront acquérir dans son fief de Champagne et de Brie[8].
1170 : donateur, non content d’une participation spirituelle aux vigiles et aux prières des moniales, obtient qu’un propre soit quotidiennement et à perpétuité récité à son intention[9].
1178 : c’est en sa qualité de légat que Guillaume aux Blanches Mains, archevêque de Reims depuis deux ans, ratifie la promesse du don du tiers de la dîme de Chambrecy au prieuré de Longueau par le doyen du chapitre de sa cathédrale[10].
1188 : Gaucher III de Châtillon assigne au prieuré une rente de 15 livres annuelles sur son tonlieu pour l’entretien de 2 chapelains charger de célébrer la messe pour le repos de son âme[11].
1189 : Guy III de Châtillon et ses frères Gaucher et Robert, partant pour la Croisade, cèdent 40 sous, 11 setiers de grains et 8 muids de vin à prendre sur Orquigny, chaque année à la Saint-Rémi et donnent également un vivier[12].
1189 : Henry, comte de Troyes donne 20 sols de rente pour mettre sa sœur religieuse à Longueau[13].
1204 : don fait par une nommée Dulcis, femme de Pierre Odon, de tout son bien au couvent[14].
1248 : Alix de Bretagne (1228-1244) est obligée d’arrêter le nombre de religieuses du prieuré à 100[15].
Les adhérents de modestes extractions sont plus nombreux, petits fieffés, paysans, et gens de métiers tels que des charpentiers : Gilbertus Carpentarius, témoin à Longueau sous Pétronille (ch 361 = L. 54) et le frère Gibaud, charpentier, témoin en 1175[16].
On trouve un Nicolas scriptor au prieuré de Longueau au temps de Pétronille, il participe activement à l’administration de leur institut[17].
P.S. : si vous désirez d’autres chartes, je peux vous les communiquer, suite à l’acquisition de NOËL Albert, Cartulaire de Longueau, H hachette Livre, 1895.
Réformation
En 1460, Marie de Bretagne, pour réformer tout l’ordre, donne au père Guillaume Bailleul, grand prieur de Fontevraud, l’ordre de visiter tout l’ordre et de rapporter un compte exact du nombre de personnes religieuses qu’il trouvera dans chaque prieuré, l’état des maisons tant pour le spirituel que pour le temporel. La ruine des bâtiments, la perte des revenus à cause des guerres avec les Anglais provoque un grand désordre dans l’ordre[18]. Nous voyons dans quel abandon se trouve la grande majorité des prieurés[19]. Le prieuré de Longueau est habité par une prieure, une religieuse âgée et un prieur et un frère[20].
Depuis un siècle, la prépondérance de Fontevraud a été accrue par le pouvoir royal, qui a décidé d’étendre à presque toute la France la réforme de Fontevraud instauré par Marie de Bretagne[21].
XVIe et XVIIe siècle
1527 : Marie de Craon religieuse, selon la visite que fait le 13 février le frère Antoine Burines, visiteur de Fontevraud, en présence des sœurs Catherine Guabert, Marie Prevost, religieuses professes de Longueau duquel est prieure l’abbesse de Barza « iuxta castrum Tierri ». Marie de Craon, en 1529, demande de lui trouver une place en lieu de réformation et il lui est octroyé 10 livres sur la pension de sœur Maxime Le Tourneur, à elle due sur le couvent du Charme, où il lui est enjoint de se retirer, ce qu’elle promet le 6 mai 1529[22].
Les malheureuses guerres dont la Champagne est le théâtre portent de grave atteinte au développement du couvent, tour à tour pillé et incendié.
En 1622, effrayée des ravages du comte de Manfeld, elles abandonnent leur couvent de Longueau à 4 lieues de Reims et viennent se réfugier à Reims dans la rue du Jard où elles avaient déjà un hospice[23].
Transfert à Reims
1625 : Louise de Bourbon de Lavedan (1611-1637) donne la permission à 6 ou 7 religieuses du prieuré de Longueau de faire un hospice à Reims. Avant elle envoie un visiteur pour passer un concordat avec l’évêque de Reims. Jeanne-Baptiste de Bourbon, alors coadjutrice ratifie l’échange fait avec le chapitre de Notre-Dame de Reims. Elle doit payer en échange des 4 maisons données 200 livres de rente, tous les ans, à la Saint-Jean-Baptiste[24].
Le prieuré de Longueau a été transporté dans la ville de Reims. Il y avait 35 à 50 religieuses avec un revenu de 5000 livres[25].
7 décembre 1667 : Elles déclarent leurs revenus à Jeanne-Baptiste de Bourbon. Elles sont restées à Longueau jusqu’en 1634, date à laquelle elles reçoivent une lettre patente de Louis XIII qui les autorise leur translation à Reims, avec l’accord de l’archevêque de Reims et de l’évêque de Soissons dont dépendait le lieu de Longueau.
Bientôt l’ancien prieuré de Longueau devient pour le pays une carrière de pierres toutes taillées. Dans les villages voisins des maisons entières sont faites avec les pierres de Longueau. Les pierres, lors de la restauration d’une partie de l’église du prieuré de Binson voisin[26], viennent de Longueau[27].
Tous les anciens titres, les papiers, bâtiments et meubles précieux ont été, en grande partie, pillés et brûlés pendant les guerres avec les Huguenots. Elle précise que leur couvent avait été brûlé et pillé et que le visiteur de l’ordre le 21 juin 1571 indique que les moniales sont dispersées et sorties de leur couvent à cause des troubles et rassemblées en 1575 et empruntent 100 livres pour acheter des bœufs et faire leur labourage. Pour preuve de l’antiquité du dit couvent, elle présente le titre de fondation et présente une ratification de 1196 par laquelle Gaucher de Châtillon confirme et accorde tout le don et aumône que Gaucher de Châtillon, son aïeul, leur a fait don du lieu de Longueau.
Etat du revenu du prieuré daté du 31 janvier 1668[28]
De nombreuses possessions sont énumérées : entre autres elles possèdent les deux tiers de la dîme de Châtillon et bas Mallemont, d’Aguisy et Bertenay, du terroir d’Ogny, le tiers des grosses dîmes de Chambrecy, le quart des dîmes de Sainte-Vaulbourg, le tiers des dîmes et des novalles du terroir d’Olizy, Violaine, la Maquerel, de Vendière, d’Aubilly, Pourcy ; il leur appartient un surcens sur une maison à Chaumuzy, sur une chenevière au même lieu, une cens à Romigny (17 avril 1493), une cens à Cuchery consistant en une maison, terres, prés, aulnaies, vignes, le tout sur 70 arpents et demi ; la terre et seigneurie de Bailleux et Melleroy-les- Châtillon, une maison, bois, cense et beaucoup d’autres possessions à Bailleux ; une cens à Anthenay, une cens dite de Naple acquise pour la somme de 5445 l. par contrat du 24 mai 1661 ; elles peuvent prendre chaque année sur le hallage de Châtillon 7 septiers de grains (un tiers froment, un tiers seigle, un tiers avoine) ; une pièce de terre au terroir de Bouilly ; des terres, bois et vignes au terroir d’Esparnay, etc.
Elles possèdent, rue de la Grande Boucherie à Reims, une maison qu’elles ont acquise pour la somme de 4400 livres le 29 octobre 1644 et qu’elles louent avec un bail de 175 livres par an.
Peu de temps après leur translation, elles achètent une quantité de petites maisons et masures qu’elles ont « joinctes et enfermés dans leur dicte maison ».
Leur revenu est de 2887 livres 4 sols six deniers.
Nous apprenons que les religieuses paient une pension qui va de 80 livres à 150 livres.
Elles sont 37 professes de chœur, 1 novice et 8 sœurs converses
Elles donnent à manger aux vicaires qui visitent le prieuré. Elles ont un confesseur ordinaire qui dit la messe tous les jours, elles lui donnent 230 l. par an ; un chapelain qui dit la messe avec le confesseur, célèbre toutes les fêtes et dimanche une messe basse et sert de diacre quand il y a besoin, elles le paient 60 l. par an. Elles n’ont aucun officier, procureur, receveur, mais seulement un agent à Longueau qui s’occupe des bois et de leurs affaires auquel elles donnent par an 30 livres de gages et 4 septiers de froment. Les tourières sont payées 68 l. outre leur nourriture, le jardinier outre sa nourriture est payé 56 l.
Elles possèdent 14 maisons en ville et campagne ; et « des cœurs et cancelles de 12 églises ».
Pour avoir après leur installation à Reims une plus grande maison, elles échangent une maison appelée communément Longueau avec quatre maisons 2 rue du Jard et 2 rue de Venise fait avec Messieurs du Chapitre de l’église Notre-Dame de Reims pour lesquelles elles paient la somme de 200 l. de rente foncière ; contrat du 28 septembre 1638. Elles ont fait aussi un échange par contrat du 18 avril 1639, avec les chapelains de l’ancienne Congrégation, pour une maison jointe à la maison conventuelle, elles paient la somme de 27 l. de surcens perpétuel non rachetable. Elles ne possèdent qu’une chapelle et un chœur de petite étendue. Elle précise à l’abbesse que pour construire une église et achever les bâtiments réguliers qui manquent à leur maison, il conviendrait de débourser la somme de 150 000 l. au moins[29].
D’abord assez pauvres ; par les moyens des dots elles peuvent ensuite bâtir une église en 1675.
Un arrêt du parlement (18.2.1697) déclare qu’il y a abus dans la permission donnée par l’abbesse de Fontevrault à Françoise de Coligny, religieuse de Notre-Dame de Longueau, de Reims, de sortir de la clôture du prieuré sans permission par écrit de Mgr l’archevêque de Reims[30].
Plan de Longueau de Reims, entre la rue du Jard, des quatre Coins et rue de Venise.
En 1717, elles font un grand autel avec baldaquin en marbre[31], autel et baldaquin que l’on trouve aujourd’hui dans l’église de Cormicy dans la Marne.
Moniales :
Louis Lespagnol, sieur de Bouilly (né le 12-03-1618), conseiller du roi et procureur au baillage et présidial de Reims et sa femme Jeanne de Monbeton, dame d’Epoye et d’Hoyrie : deux filles, Isabelle et Barbe, mortes moniales au couvent de Longueau à Reimes[32].
Révolution
Acquisition de l’ancien Longueau par le baron Guyot de Chenizot[33] le 15 octobre 1791. Le surplus des bâtiments d’exploitation, une partie de la chapelle, cours, enclos fermées, terres labourables, prés, chenevières, vignes et autres dépendances sont acquis par Me Gaussart, avocat au baillage de Châtillon. Son héritier vend en 1811 le domaine de Longueau pour la somme de 30 000 Fr à Mme Hédoin-Chopin[34].
Le prieuré de Longueau de Reims est vendu en 1815 à Mr Seillères et Cie pour faire une filature de laine (filature cardée) qui s’associe en 1824 avec Adolphe Schneider.
Iconographie
Longueau (Châtillon-sur-Marne)

Mur de l’ancienne église de Longueau. Photo JGE (2014)
Les bâtiments du prieuré de Longueau existent encore en 1864. En 1892, on pouvait encore voir le sanctuaire et les deux premières travées de la chapelle. Le portail latéral nord a été transporté dans la cour intérieure du prieuré de Binson[35]. Aujourd’hui, de Longueau on peut découvrir enfoui des murs de la chapelle (peut-être les deux premières travées) et une colonne qui domine le lieu vallonné dit de Longueau.

Une colonne de l’ancien prieuré de Longueau. Photo JGE (2014)
Année mariale, 1954 : En souvenir de la procession au Calvaire de Longueau, le 15 août, Fête de l’Assomption de Notre-Dame. Répondant au voeu du roi Louis XIII consacrant en 1638son Royaume à la Très Sainte Vierge, nos prières pour la France et pour la Paix feront écho à cet endroit, aux prières qui pendant cinq siècles (1140-1638) du prieuré de Longueau, sont montés vers Dieu
Prieuré de Binson, Châtillon-sur-Marne
Je remercie le père Raymond Gillet du prieuré de Binson, pour son accueil et sa disponibilité.
Statue dite du Comte Thibault, autrefois dans la chapelle du monastère de Longueau qu’il avait fondé.

Gisant du comte Thibault, fondateur du prieuré de Longueau, autrefois dans la chapelle de Longueau. Actuellement au prieuré de Binson, Châtillon-sur-Marne. Photo JGE (2014)
Statue dite de la comtesse Thibault, femme du fondateur du monastère de Longueau. Cette statue se trouvait autrefois dans la chapelle de Longueau.

Gisant de la comtesse Thibault, femme du fondateur, autrefois dans la chapelle du prieuré de Longueau. Actuellement au prieuré de Binson, Châtillon-sur-Marne. Photo JGE (2014)
Portail Renaissance

Portail Renaissance provenant de la chapelle du prieuré de Longueau. Prieuré de Binson, Châtillon-sur-Marne. Photo JGE (2014)
Pierre tombale d’une religieuse de Longueau, trouvée dans les démolitions de la chapelle

Plaque tombale d’une religieuse provenant de l’ancienne chapelle de Longueau. Prieuré de Bison, Châtillon-sur-Marne. Photo JGE (2014)
La religieuse, les mains jointes, porte un manteau d’hermine. Autour de la pierre, on lit : « ….trespassa an de grace mil et II…XI le jour de la feste sainte Luce : priez pour l’âme… ».
A Trois-Puits
Les épitaphes d’un grand nombre de religieuses du couvent de Longueau établie primitivement près de Châtillon-sur-Marne puis transférée à Reims en 1622. Des dalles sont utilisées comme pavés dans le vestibule de la maison de M. Ch. Benoît, négociant en vin. 30 losanges en marbre noir portant les inscriptions, alternant avec des pavés de marbre rouge. Les inscriptions sont reproduites dans le recueil concernant les édifices de Reims[36]. Non trouvé
Longueau de Reims
1815, dans leur jardin est installée une filature de laine[37].
Après les bombardements durant la guerre 1914-1918 de la cathédrale de Reims, toutes les maisons du quartier où se trouvait le prieuré (rue du Jard et de Venise), ont été détruites.
Le plan du XVIIIe siècle du prieuré nous laisse des regrets devant la dimension du prieuré. Imaginez-vous les moniales en prière devant l’autel à baldaquin de leur église, autel qui se trouve aujourd’hui dans l’église de Cormicy.

Abbaye de Longaux : Plan général de la maison actuelle des religieuses de Longueau de Reims, 69,4 x 68, 1 cm. A.D. Marne C 302.
A-Cour et entrée de l’église; B-Petite maison donnée à loüange; C-Eglise; D-Deux sacristies; E-Petite cour; F-Partie du jardin derrière l’église; G-Cloître et bâtiments à faire; H-Cloître fait; I-Jardin du cloître; K-Bucher; L-Petite cour; M-Cour d’entrée du couvent; N-Trois offices; O-Cuisine; P-Réfectoire; Q-Communauté; R-Chambre des pensionnaires distinguées; S-Vestibule et grand escalier; T-Cour et passage pour les commodités; U-Commodités; X-Poulailler; Y-Jardin; Z-Place pour les portières
1-Commodités; 2-Büerie; 3-Cellier; 4-Escalier dérobé; 5-Bucher; 6-Place pour les jardiniers; 7-Place pour les tourières; 8-Parloirs et tours des religieuses; 9-Réfectoire des pensionnaires; 10-Décharge pour les pensionnaires; 11-Fournil; 12-Charbonnière; 13-Cour pour les commodités; 14- Bucher; 15-Jardin des tourières; 16-Grand jardin; 17-Verger; 18-Petit bois; 19-Maisons et jardins à plusieurs particuliers qui conviennent pour achever les bâtiments
Eglise de Cormicy[39],
Saint Cyr et Sainte-Julitte :
L’église a été bombardée pendant la guerre 1914-18, seul le chœur n’a pas été détruit, les autels des chapelles latérales, les stalles et le cierge pascal ont disparu.
Maître-autel et baldaquin, XVIIIe siècle, provenant de Longueau de Reims, (Cl. 46161915)[40].
Il est supporté par 6 colonnes de marbre, 2 autels latéraux avec placages de marbre, avec des pilastres et corniches. Les trois autels du chevet et des chapelles latérales, établis dans les croisillons du transept, sont des œuvres remarquables du XVIIIe siècle, transférées en cet endroit, en 1892, dans les conditions relatées ci-après : « les autels actuels de l’église de Cormicy sont en marbre de riche structure et proviennent de l’église des religieuses de Longueau, rue du Jard à Reims (ils datent de 1717). Ils ont été acquis par les habitants de Cormicy pour le prix de 1800 livres, payables en assignats, à la vente des meubles de cette abbaye en 1790, et les habitants ont couverts ce prix par des souscriptions volontaires. Ce sont eux qui ont fait les charrois des marbres qui ont été remis en place par des marbriers de Pontavert. On a mis dans les fondations du maître-autel une plaque en Pb relatant ces travaux et le nom des bienfaiteurs. Mr Leblanc, curé constitutionnel, et Mr Legris juge de paix, ont beaucoup contribué à l’acquisition et à l’installation des autels. Le maître-autel remplit presque entièrement le chevet, offre au-dessus du tombeau 6 colonnes de marbre gris de Dinant avec chapiteaux corinthiens supportant une corniche de ovale de marbre, ouverte en avant et garnie au sommet de riches consoles de bois sculptées et dorées, formant un baldaquin d’un grand effet décoratif.
Tabernacle provenant de Longueau de Reims ; disparu à cause des bombardements de Cormicy pendant la guerre 1914-18

Tabernacle venant du prieuré de Longueau de Reims, église de Cormicy. Dessin à la plume de M. Auger, Musée de Reims. Aujourd’hui disparu
Le tabernacle de grande dimension en bois sculpté, peint en blanc et doré, est un chef d’œuvre de menuiserie du XVII ou XVIIIe siècle (dessin à la plume de Mr Auger, musée de Reims). Sa porte est décoré d’attributs symboliques, figures d’un ostensoir, d’un pélican, d’épis de blé, de feuilles de vignes et de raisins en relief. Des deux côtés sont des colonnes torses garnies de feuillages, et des statuettes de Saint-Jean-l’Evangéliste et d’une sainte tenant des couronnes ; deux anges se détachent plus et le Christ ressuscitant au sommet.

Tabernacle provenant de Longueau de Reims, XVIIIe s. Eglise de Cormicy. Photo prise avant 1914. Inventaire sap01-mh065112

Tabernacle provenant de Longueau de Reims,XVIIIe s. église de Cormicy. Photo prise avant 1914? Inventaire sap_mh065113
Stalles
Dans le choeur se trouvent seize stalles en chêne sculpté qui proviennent de Longueau de Reims, bois de taillé, XVIIIe siècle.

Stalles provenant du prieuré de Longueau de Reims, Eglise de Cormicy. Photo JGE (2014)

Stalles provenant du prieuré de Longueau de Reims. Eglise de Cormicy. Photo JGE (2014)
Un lutrin en fer forgé reposant sur un pied de marbre (ce lutrin a servi à fabriquer deux pupitres disposés devant les stalles)
Les autels des chapelles latérales en marbre rouge et gris, d’une structure identique ; ils sont surmontés d’un retable accompagné de 2 colonnes et de 2 pilastres, entre lesquels était une peinture, et qui supporte une corniche rehaussée d’un fronton avec une gloire au milieu. Les garnitures de ses autels offrent de l’intérêt, de même que le cierge pascal en bois sculpté à jour, peint en vert et doré, de style Louis XV, de hauteur 1,80 m, d’un type analogue au grand chandelier en bois de la cathédrale de Reims servant aux offices pontificaux[41].
[1] NICQUET, Histoire de l’ordre de Fontevrault, Angers, 1686, p. 534.
[2] BIENVENU Jean-Marc, Thèse, p. 256, n. 338.
[3] BIENVENU Jean-Marc, Thèse, p. 324.
[4] PELLOT P., Le cartulaire du prieuré de Longueau, Revue de Champagne et de Brie, 2éme série, VII, 1895, pp. 1-68. (Bnf gallica).
[5] BIENVENU Jean-Marc, FAVREAU Robert, PON Georges, Grand Cartulaire de Fontevraud, charte 361.
[6] NIEUS Jean-François, Les Châtillon à Saint-Pol. Un pouvoir comtal entre Flandre et France : Saint-Pol, 1000-1300, p. 171.
[7] PELLOT P., op. cit., pp. 1-68.
[8] PELLOT P., op. cit., pp. 1-68.
[9] BIENVENU Jean-Marc, Thèse, p. 457.
[10] BIENVENU Jean-Marc, Thèse, p. 511.
[11] BIENVENU Jean-Marc, Thèse, p. 460.
[12] BIENVENU Jean-Marc, Thèse, p. 324. PELLOT P., op. cit., pp. 1-39.
[13] LARDIER Jean, Saincte Famille de Font-Evraud, p. 374.
[14] LARDIER Jean, op. cit., p. 377.
[15] LARDIER Jean, op. cit., p. 468.
[16] BIENVENU Jean-Marc, Thèse, p. 275, n. 171.
[17] BIENVENU Jean-Marc, Thèse, p. 276.
[18] LARDIER Jean, op. cit., p.560.
[19] LARDIER Jean, op. cit., p. 560.
[20] LARDIER Jean, op. cit., p. 560.
[21] CHAUSSY, Bénédictins anglais, p. 37.
[22] LARDIER Jean, Saincte Famille de Font-Evraud, p. 551.
[23] PELLOT P., op. cit., pp. 1-68.
[24] LARDIER Jean, op. cit., p. 677.
[25] BOULAINVILLIERS Henri comte de, Etat de la France, extrait des mémoires adressez par les Intendants du Royaume, 1727, p. 199.
[26] Dépendant de l’abbaye de Coincy, ordre de Cluny, Châtillon-sur-Marne
[27] Bulletin du diocèse de Reims, Revue religieuse historique et littéraire, 1905, p. 455.
[28] PELLOT P., op. cit., pp. 1-68.
[29] PELLOT P., op. cit., pp. 1-68.
[30] B. Reims, Ms 779, Fol. 139 : Arrêt du parlement (18.2.1697).
[31] GERUZEZ Jean-Baptiste-François, Description historique et statistique de la ville de Reims, 1817, pp. 207-208.
[32] DU PIN de la GUERINIERE Les ascendants maternels de Saint-Jean-Baptiste de la Salle, p. 741.
[33] PELLOT P., op. cit., pp. 1-68.
[34] PELLOT P., op. cit., pp. 1-68.
[35] PELLOT P., op. cit., pp. 1-68.
[36] Prieuré de Longueau, Travaux de l’Académie de Reims, 1888-1889, p. 97 (Bnf Gallica).
[37] GERUZEZ Jean-Baptiste-François, Description historique et statistique de la ville de Reims, 1817, pp. 207-208.
[38] A.D. Marne, C 302.
[39] Cormicy, arrondissement Reims , 51 220.
[40] GANDILHON René, Les objets d’art conservés dans le département de la Marne, p. 77.
[41] Travaux de l’Académie de Reims, Cormicy, 1906-1907, pp. 276-277.