I – Notre-Dame du Désert
Com. Saint-Martin d’ Ecublée
Cant. L’Aigle
Arr. Mortagne-au-Perche
Orne
Diocèse d’Évreux
II – La Vieille Chaise-Dieu
Com. Chéronvilliers 27 250
Cant. Breteuil
Eure
Diocèse d’Évreux

La Vieille Chaise-Dieu, commune de Chéronvilliers, Eure. Photo JGE
III – Chaise-Dieu du Theil
Com. La Chaise Dieu du Theil alias La Nouvelle Chaise-Dieu
Cant. Rugles
Arr. Evreux
Eure
Diocèse d’Évreux
Fondé de 1149 à la mort d’Henri II Plantagenêt 1189

Chaise-Dieu, commune de La Chaise-Dieu du Theil, Eure. Photo JGE (2016)
I – Sources manuscrites
A.D.Maine-et-Loire
Série H
128 H 1. : Administration intérieure du prieuré XVIe-1739
128 H 2. : Administration du domaine 1327-1741
128 H 3. : Droits féodaux 1579-1736
128 H 4. : Droit d’entrée dans l’église du prieuré 1711-1714
128 H 5. : Dîmes 1735-1736
A.D. Eure
Série H
H 1419 à 1439 : Inventaire, État des rentes,
Dans ce fonds : H 1438 Cartulaire de La Chaise-Dieu, copie sur papier XVIIe siècle, 43 fol., in 4° (Stein, n° 1786)
H 1783 à 1785 : Rentes, concession, ventes
Série B
102 B 117-118 : Plan des bois des religieuses de Chaise-Dieu, Maîtrise des eaux et forêts de Pâcy, 1724-1766
Série E
137 EDT : dépôts de la commune (1633-1893)
Série F
1 F 44 : divers XVe– XVIIe s.
2 F 2207, 2432 : Cartulaire, XVIe et divers , XVIIe s.
2 F 4012 : Généralité d’Alençon
3 F 22 : Notes de l’abbé Caresme
3 F 312 : Notes d’Ernest Guillemare
4 F 5 et 4 F 6 : Notes de l’abbé Caresme
6 F 27 : Notes de Louis Régnier
9 F J 31-35 : Carnets de dessins des Frères Laumônier
Série Q
Q 591-594-597-598 : Titres de rentes du domaine, état des baux
Q 837 : Adjudication du prieuré et des terres dépendantes
Q 303 : Adjudication du presbytère et de l’église des religieuses
Q 142 : Minutes non reliées
Q 134 : Adjudication de la ferme du prieuré
Q 129 : Adjudication de la Vieille Chaise-Dieu
Q 131 : Adjudication du Clos Saint Jean
Q 338 : Vente du mobilier national ; état des chartes
Q 366 : Vente des métaux or et argent
3 PL 1250-6 : plan cadastral du 29 septembre 1834
8 L 1 (7) : Croquis de l’implantation des bâtiments conventuels
A.D Orne
Série H
H 1898 : 1676-1789
H 2114 : 1613-1747
H 1360 : 1518-1519
II – Bibliographie
AUSSIBAL A. ; L’art fontevriste, Ed du Zodiaque, 1987.
BIENVENU Jean-Marc, Les premiers temps de Fontevraud (1101-1189). Naissance et évolution d’un Ordre Religieux, thèse pour le Doctorat d’État, Faculté des Lettres, Paris-Sorbonne, 1980, pp.256 (n.338), 257 (n.341), 263 (n.37), 321, 322, 323, 335, 376, 423 (n.10), 403 (n.500), 528, 578, 580.
BIENVENU Jean-Marc, Abbaye royale de Fontevraud et ses divers prieurés, ss date.
BIENVENU Jean-Marc, L’Ordre de Fontevraud en Normandie au XIIe siècle, Annales de Normandie, Caen, 1985.
BIENVENU Jean-Marc, FAVREAU Robert, PON George, Grand Cartulaire de Fontevraud, Société des Antiquaires de l’Ouest, 2000.
CHARLES J, LA CONTE M.CL de, LANNETTE C., Répertoire des abbayes et prieuré s de l’Eure, A.D. Eure, Evreux, 1983, notices n° 6 et 66 (A.D. Eure, BIB, 1393).
CHARPILLON, CARESME, Dictionnaire historique des villes de l’Eure, Tome 1-2, Evreux.
COENS M, Une correspondance de Papebrock avec les moniales de La Chaise-Dieu à propos de St-Juvence, Annales Bollandiana, T. XLIV, 1946, p. 191.
COTTINEAU dom L.H, Répertoire des abbayes et prieurés, Ed Protat frères, Mâcon, 1976, p. 669.
DELISLE Léopold, Les cartulaires normands, Paris, 1978.
DEVOISINS A.J., Histoire de Notre-Dame du Désert, Paris, 1901.
DRONNE Renée, L’Aigle. Son histoire, ses monuments, ses industries, Office d’édition du livre d’histoire, 1995, pp. 21-28.
EDOUARD (Abbé), Fontevrault et ses monuments ou histoire de cette royale abbaye depuis sa fondation jusqu’à sa suppression (1100-1793), Paris, Grande Imprimerie Catholique de France, 1873, pp. 291-296.
HUGUET Mademoiselle, Description du tombeau d’ Odeline, femme de Richer III de l’Aigle dans l’église du prieuré de la Chaise-Dieu, Bulletin des Amis de Laigle, n° 10, avril 1984.
JANOT A., Les prieurés anglais de l’Ordre de Fontevraud, Mémoire pour le diplôme d’Études Supérieures d’Histoire, novembre 1951.
LARDIER Jean, Volume III de La Sainte Famille de Font-Evraud, 1650, pp. 257, 524, 560, 578, 583, 594, 600, 646, 665, 671, 677, 680, 682.
LARDIER Jean, Volume premier de l’inventaire des titres du thresor de Fontevraud, 1646,1647, 1648, p. 366.
LESUEUR Michel, Les « Miséricordes » de Bourth, Bulletin municipal de Bourth, 2015, pp. 24-25.
MAILLEUX Catherine, La réformation de l’Ordre de Fontevraud, Mémoire de maîtrise d’Histoire, Université de Rabelais, Tours, 1993.
MAIRIE de CHERONVILLIERS, Chéronvilliers, église Saint-Pierre, ss date.
MARTIN Jean-Claude, Un couvent de femmes, le prieuré de Chaise-Dieu du Theil, Bulletin des Amis de L’Aigle, mai 1986, n° 12.
MÉZIÈRES Pierre, Association « Chandai, Culture et Patrimoine », Chandai, Histoire et Particularités, 2014, pp. 146-147.
MICHELLAND Virginie, Trésors cachés des églises de l’Eure, OREP Editions, 2016, pp. 24-27. (Église Notre-Dame-du-Theil, Chaise-Dieu-du-Theil)
MINERAY René, L’abbaye de Chaise-Dieu (Eure), Les Editions ASEVE, 1955, 64 p. (fait à partir des notes de Mme du Bois de La Pierre, aujourd’hui disparues. Notes rédigées au XVIIIe siècle par cette châtelaine de Courteilles (Le Theil) où d’ailleurs l’une de ses sœurs, Lucrèce, a été religieuse).
NICQUET (R.P. Honorat), Histoire de l’Ordre de Fontevrault, contenant la vie et les merveilles de la Sainteté de Robert d’Arbrissel et l’histoire chronologique des abbesses, Paris, Michel Soly, 1642, 1ère édition.
NEVEUX François, La Normandie des ducs aux rois, Xe– XIIe siècles, Ed. Ouest-France, 1998.
NOËL Nathalie, Le prieuré de la Chaise-Dieu, mémoire de maîtrise, Histoire de l’art, 1994.
PARROT (Armand), Mémorial des abbesses de Fontevrault issues de la maison royale de France, Paris, Picard, 1880, pp. 9-11, 16, 37.
PAVILLON B, La vie du Bien-Heureux Robert d’Arbrissel …, Paris-Saumur, 1666, preuve n° 78, p. 573 ; preuve n°231, pp. 621-622.
PETIT Yves, Thomas Becket et la Normandie, Ed. Corlet, 1999.
POULAIN Jean, Dictionnaire de l’Ordre Fontevriste, C.C.O, Abbaye de Fontevraud, Janvier 2000, p. 35.
RELIGIEUSES DE SAINTE-MARIE DE FONTEVRAULT (de Boulaur exilées à Vera de Navarra en Espagne), Histoire de l’Ordre de Fontevrault, deuxième partie : Les trente–six abbesses qui ont gouverné l’ordre de Fontevrault (1115-1792), Auch, Imprimerie Léonce Cocharaux, 1913, p. 106.
VAUGEOIS J.F.Gabriel, Histoire des Antiquités de la ville de Laigle et de ses environs, Laigle, p. E. Prédif, l’Aigle, 1843.
VAUZELLES Ludovic de, Histoire du prieuré de La Magdeleine-lez-Orléans, Paris-Orléans, 1873, 341 p.

Vue générale du prieuré fontevriste de La Chaise-Dieu-du-Theil. CP
III – Sources Iconographiques
A.N. Eure III
Plan topographique des bois du couvent de la Chaise-Dieu, 1768 :
« Le moulin de Chaise-Dieu », 1864, Huile sur toile, A. Legrand, coll. Particulière
« Le moulin de Chaise-Dieu », Gravure anonyme, 1899, Mr Lizot
Plan du XIXe siècle, intitulé « Plan des ruines du couvent de Chaise-Dieu », anonyme, non daté, Mr Lizot

Prieuré fontevriste de La Chaise-Dieu-du-Theil, Eure. CP
Chaise-Dieu-Du-Theil
Casa Dei, Notre-Dame[1]
La commune de Chaise-Dieu-du-Theil a été créée à la suite de la réunification des villages de Chaise-Dieu, situé sur la rive gauche de l’ Iton où se trouve le prieuré des moniales fontevristes et la première église Saint-Jean devenue paroissiale en 1501, et Theil, situé sur la rive droite où se trouve le presbytère et l’église des confesseurs et prêtres fontevristes. Cette réunification s’est concrétisée le 4 mars 1836.
L’ordre poursuit son implantation dans le diocèse d’Évreux.
Dans les années 1120-1125, au sud du diocèse d’Évreux, en forêt de Breteuil, des disciples se regroupent autour d’un solitaire Hugues du Désert qui bénéficie des largesses de Robert de Meulan, comte de Leycester en Grande-Bretagne et comte de Breteuil en Normandie. L’ermitage s’appelle Notre-Dame-du-Désert, les hébergements sont réalisés autour d’une église dédiée à la Vierge. Ils reçoivent diverses donations dont celle de l’église de Saint-Vandrille (des Bois)[2]. Le pèlerinage était un des plus célèbres de toute la région.
En 1128, une notice relate le don, fait à la communauté de Sainte-Marie-du-Désert, par Roger du Bois lors de son adhésion à celle-ci, de la terre qu’il tenait de son oncle Sédemon, donation concédée par ses trois fils, par Henri de Batilly et par Engelran Oison, seigneurs du fief. D’autres donations et concessions sont consenties par divers seigneurs de la région de l’Aigle lors de la consécration de l’autel de la chapelle de Sainte-Marie-Madeleine proche de l’église de Saint-Vandrille (Les-Bois) que ses trois desservants, à savoir un père et ses deux fils, cèdent pour doter la dite chapelle[3].
Quelques temps plus tard, Richer II de L’Aigle se résout à établir sur ses terres une communauté religieuse et invite Hugues du Désert et ses frères à s’installer dans la forêt de L’Aigle où il fait don d’étendues de terres suffisantes pour y bâtir, une église, des hébergements et des dépendances. Ce lieu prend le nom de Casa Dei (Chaise-Dieu), paroisse de Chéronvilliers. Cette installation date de 1128 d’après Vaugeois. Cependant au lieu dit « La Vieille Chaise-dieu » à quelques Kms de Chéronvilliers subsistent de modestes bâtiments de ferme, mais aucune trace d’éventuelle chapelle.
Henri I Beauclerc, dans une charte dont la date reste incertaine, soit 1130 ou 1135, confirme tous les dons faits à Notre-Dame par Robert de Leycester et concède les terres de La Chaise-Dieu en forêt de l’Aigle données par Richer. Cette charte nous précise que Guillaume de Chéronvilliers donne à cette occasion sur son fief de Tillières des terres proches de l’église de La Chaise-Dieu et permet aux frères de moudre en son moulin. Henri Ier prend sous sa protection les frères et leurs biens à perpétuité et concède des terres sur lesquelles sont fondées l’Église de Notre-Dame-du-désert et celle de Chaise-Dieu (aujourd’hui connue sous le nom de La Vieille Chaise-Dieu, commune de Chéronvilliers)[4]. L’établissement de Notre-Dame-du-Désert renonce à son autonomie pour s’agréger à l’Ordre de Fontevraud. Ces derniers conserveront leur autonomie jusqu’en 1208[5].
Hugues s’aperçoit qu’à l’endroit choisi il n’y a pas d’eau. Sous Richer III, fils de Richer II, le siège du prieuré est transféré à « la Nouvelle Chaise-Dieu (La Chaise-Dieu-du-Theil) sur les bords de l’ Iton.[6]. Les travaux commencent en 1128 et sont terminés en 1132 : Richer de L’Aigle accorde à Hugues et à ses successeurs une portion de la forêt « franche et quitte de toutes charges et coutumes ».
Le 2 octobre 1132 l’église de la Chaise-Dieu est dédicacée par Audin, évêque d’Évreux et Torsin, archevêque d’ York et par Richer II de l’Aigle, Julienne du Perche sa mère, Béatrice sa femme. Julienne du Perche, à cette occasion, fait don d’une bibliothèque à l’usage des frères ermites pour le salut de son mari défunt[7]. Guillaume de Fon tenil donne le droit de pêche dans sa rivière. Ses descendants confirment cette donation[8].
Ainsi en quatre ans un établissement religieux est édifié avec église Notre-Dame et hébergements sous le nom de la Nouvelle Chaise-Dieu et la précédente la Vieille Chaise-Dieu devient une ferme dépendante de la seconde.
Dans les années 1130 trois communautés :
-Notre-Dame du Désert en forêt de Breteuil (1120-1125) (actuellement Sainte-Suzanne)
-La Vieille Chaise-Dieu vers 1128 ; église Saint-Clair, paroisse de Chéronvilliers
-La Nouvelle Chaise-Dieu dédiée à Notre-Dame en 1132
Hugues du désert et ses frères de la Chaise-Dieu s’affilièrent à Fontevraud bien avant que, le 3 mai 1145, Eugène III cite, parmi les possessions fontevristes, ce lieu de la Chaise-Dieu et ses dépendances en le précisant reçu de Richer, de sa mère Julienne et d’Hugues du Désert[9].
Dès le 28 février 1137, Innocent II a confirmé aux moniales « l’aumône de Richer de Laigle », à savoir l’église de Saint-Vandrille avec le lieu, voisin, de la Lande, puis, le 5 octobre 1138, « les appartenances de la Chaise Dieu » dites données par Richer en même temps que le lieu de Nogent (-le Sec près de Conches). Favorisé par la maison de Laigle, le nouveau prieuré fontevriste –qui compta une fille de Richer II, Julienne, parmi ses premières prieures, reçoit de l’abbé de Conches, en 1145, une église qui était celle de Bois Maillard dont la possession est confirmée entre 1156 et 1159 par Henri II Plantagenêt avec celle du village de Beaufai, d’un moulin et d’une rente de quarante sous sur le moulin de Taneto, rente acquise en échange d’une terre[10]. Par une lettre datée de Viterbe, le 8 mai 1145, le pape Eugène III prie l’évêque d’Évreux de concéder cette église aux moniales. Les liens entre les seigneurs de l’Aigle et le prieuré sont très étroits : deux filles de Richer II sont religieuses et prieures de la Chaise-Dieu, Julienne en 1155 et Félicie en 1218. Richer II et sa femme sont enterrés dans l’église de la Chaise-Dieu[11].
Pétronille de Chemillé, première abbesse (1115-1149), accompagnée de Hugues du Désert récemment rallié à Fontevraud, rend visite au prieuré de l’ Epine-aux-Autels au diocèse de Chartes.
La centralisation fontevriste rencontre quelques oppositions. La prééminence de la maison-mère a répondu à une indiscipline manifestée dès les années 1115 dans certains prieurés que Robert d’Arbrissel a dû aller pacifier. La tenue d’obituaires propres au prieuré peut apparaître comme l’indice d’une certaine autonomie et il en va de même dans la rédaction de cartulaires prioraux. Ainsi que celui de la Chaise-Dieu[12].
En plus de la disposition de ressources propres, d’autres facteurs contribuent à accentuer le particularisme des prieurés. La Chaise-Dieu, originellement étranger à l’Ordre, s’est affilié après avoir été autonome, a conservé d’autant mieux, au moins au début, le souvenir de leur autonomie que leur ancien prieur, Hugues du Désert, est demeuré en charge après la filiation[13].
1150 : Robert de Meulan, comte de Leicester, dote le prieuré de terres en Angleterre à Vinburn et à Eaton où, vers 1158, est élevé un prieuré dont les premières moniales sont envoyées de la Chaise-Dieu et la prieure est subordonnée à celle de La Chaise-Dieu.
Quelques religieuses de Chaise-Dieu sont appelées en Angleterre pour fonder une nouvelle maison, à la demande du comte de Leicester et comte de Breteuil. Cette nouvelle fondation Eaton (aujourd’hui Nuneaton ; nun = moniale), est sise à proximité du comté de Leicester, sur un bras de la rivière Anker. La charte d’Henri II précise « au-delà de l’eau vers l’abbaye et en deçà vers Ettonam ». Les chartes de fondation de Robert de Leicester, de son fils et d’Henri II ne sont datées, mais cette charte de fondation a été faite avec l’assentiment et la permission d’Henri II. Et ce dernier étant couronné en décembre 1154, on peut avancer la date de 1155 /58[14]. Cette concession a pour témoin le célèbre Thomas de Canterbury[15].
Vers 1159, Audeburge, abbesse de Fontevraud de 1155 à 1180, concède à l’infirmerie de Chaise-Dieu les foires que le roi d’Angleterre, Henri II Plantagenêt, a concédées, au jour de l’Ascension, tous les ans par quatre jours durant, et défend que la prieure ne présume prendre les deniers qui y seront apportés, mais que la seule infirmière les touchera pour être employés à la seule nécessité des infirmes, avec le consentement des religieuses et religieux de ce lieu. Robert II de Leycester concède 2 sols par semaine pour les infirmes et le vivre du couvent[16].
1176 : Adeline de Sainte-Suzanne, femme de Richer III de Laigle, prend le voile à la mort de son mari en 1176. Elle est inhumée dans le chœur de la chapelle des religieuses avec cette inscription « Hic iacet Adelina Domina de aquila filia comitis de Sancta Suzanna » en 1226. Son tombeau détruit à la Révolution était d’une grande beauté d’après la description de Mademoiselle Huguet « la figure d’ Odeline était gravée au naturel sur une lame de cuivre qui couvrait toute la tombe ; le monument comportait un grand nombre de médaillons chargés de figures d’anges, le tout enrichi d’or et d’émail »[17].
XIIIe et XIVe siècles
Peu d’archives concernant cette période
1204 : le duché de Normandie perd son autonomie lorsqu’en 1204, Philippe-Auguste annexe la Normandie pour l’incorporer au domaine royal, l’année suivante l’Anjou subira le même sort. L’abbaye de Fontevraud et ses prieurés ne semblent pas avoir souffert de cette conquête française.
1209 : Gilbert II de l’Aigle, dans une charte datée de 1209, confirme les dons de la famille et instaure une foire à Chaise-Dieu, donne ce qu’il a à Nogent-le-Sec, et le moulin de Houetteville, sans oublier le millier de harengs à prendre tous les ans le premier dimanche de carême[18], ainsi que 40 sols pour ma mère Julienne, religieuse à Chaise-Dieu[19].
Les seigneurs des environs prennent le relais de la famille de l’Aigle en concédant de nombreux dons de nature différente, la fondation fontevriste rayonne matériellement. Du fait de son essor, des relations conflictuelles ont lieu avec les autres établissements monastiques des alentours : abbaye du Bec-Hellouin[20], abbaye de la Noé et l’abbaye de Lyre[21].
1215 : Gilbert II, fils de Richer III, donne 45 sols sterling et rente à prendre sur le manoir de Guillendou, chaque année à la Saint-Pierre[22].
1219 : Gilbert de L’Aigle confirme les dons faits à Hugues du Désert, avec le consentement de sa femme et de ses fils Gilbert et Richer, ainsi que celui de son frère Richer[23].
1227 : il accorde aux religieuses le droit de prendre « une chartée de bois de bûcher pour l’usage de la cuisine et chauffage des religieuses, pour chacun jour de la semaine, à deux chevaux, dans la forêt de L’Aigle »[24].
A partir de 1235, il n’y a plus de donations de la famille de Laigle, celle-ci étant passée par mariage dans la maison ducale de Bretagne
1279 : Robert, seigneur de Fontenille donne des prés, des bois dans son fief de Courteilles et Petiteville. Les seigneurs de Cheranville ; de Cherné et d’ Emblé font d’importantes libéralités au prieuré[25].
1284 : Guillaume de Courteilles, dit Corbin, se donne lui-même, avec ses biens et son argent, à la communauté et vit religieux jusqu’en 1309[26].
1345 : est faite la présentation de la chapelle de Saint-Ouen de Bourse dépendant de la Chaise-Dieu, par Madame Isabeau, abbesse, en faveur de frère Jean de Crète, son confesseur et secrétaire[27].
1370 : Eustache de Chéronvilliers donne la moitié de la rivière Iton, depuis Chandé jusqu’à Bourth. Il donne également la sixième part du moulin du Theil[28].
Différents seigneurs, pour le salut de leurs âmes, font des dons à la communautés tel Juliane, cohéritière de Tillières, Ciprien de La Bourdière, Hugues de Petiteville dont les descendants se donnent à la communauté de Chaise-Dieu, Eramburge d’ Ecublay, en se faisant religieuse donne lune partie des dîmes d’ Ecublay[29].
Guerre de Cent Ans
Dès le début de la Guerre de Cent Ans, la Normandie est menacée par l’agitation de certains barons favorables à l’Angleterre et par le roi de Navarre, Charles le Mauvais, qui possède de nombreux domaines dans la région. Édouard III, roi d’Angleterre débarque à Saint-Vaast-la-Hougue en juillet 1346 et traverse la Normandie, avant de vaincre le roi de France à Crécy, le 26 août.
En 1356 les hostilités reprennent entre le roi de France Jean II et les anglais soutenu par le roi de Navarre. Les places normandes assiégées par les Anglo-navarrais ne peuvent plus recevoir de secours. Jean II retrouve sa liberté en 1360, il conserve la Normandie et l’Anjou dont les places fortes occupées doivent être libérées.
1415 : Henri V, roi d’Angleterre, reprend les revendications d’Édouard III. Il prend Harfleur en septembre 1415. En juin 1417, la flotte française est détruite devant La Hougue en juin 1417. Les Anglais tenant la Manche, Henri V débarque à Trouville, il reprend la conquête de la Normandie. Caen tombe début septembre, Laigle le 13 octobre, Argentan et Alençon à la fin du mois.
Dans la première moitié du XVe siècle, la Normandie est annexée à l’Angleterre à la suite du débarquement d’Henri V en 1415 et de la prise de Rouen en 1419. Cette occupation dure de 1420 à 1450[30]. Le roi d’Angleterre, soucieux de ménager l’opinion des Normands, verse 20 livres de rentes aux religieuses à prendre sur la prévôté de Verneuil. En 1425, le duc de Bedford porte cette rente à 30 livres[31].
Vers 1440 certains documents parlent de « grande ruine et décadence de l’Église et des maisons des prieurés ». Charles VII obtient la délivrance de certaines rentes aux assises de Verneuil et d’Alençon et en 1458 confirme tous les biens donnés à l’ordre de Fontevraud.
Réformation
1454 : Jean d’Alençon, seigneur de l’Aigle, ordonne l’envoi de harengs et 18 livres de rente pour la construction d’un autel dans l’église du couvent[32].
1459 : Présentations des bénéfices ; La chapelle de Saint-Just dépendant de la Chaise-Dieu, présentation par Madame[33].

Portrait de Marie de Bretagne, abbesse (1457-1477). Sœurs de Boulaur
1460-61 : Marie de Bretagne, abbesse de 1457 à 1477, pour réformer l’Ordre, donne commission au père Guillaume de Bailleul, grand prieur de Fontevraud avec quelques associés pour visiter tout l’ordre et rapporter le nombre exact du nombre des personnes religieuses qu’il trouvera en chaque prieuré, l’état des maisons tant au spirituel que le temporel. Actuellement il existe un grand désordre dans l’ordre vu la ruine des bâtiments, la perte des revenus provenant des guerres et troubles dans le royaume durant la guerre de Cent Ans. Dans le prieuré de la Chaise-Dieu le revenu est de 2000 livres et est occupé par 5 religieuses sans prieure, le prieur et trois religieux, alors qu’il y avait 100 religieuses anciennement[34]. Parmi la liste établie; le prieuré fait partie des revenus les plus forts.
Un livre de compte de 1466 révèle une certaine continuité des travaux agricoles. On entreprend même des travaux d’entretien et de réparation de la clôture du moulin et de la pêcherie du moulin.
Après la Madeleine-les-Orléans[35], Chaise-Dieu est le deuxième prieuré à recevoir la réforme. De La Madeleine, quatre religieuses sont envoyées à Chaise-Dieu. Prégente de Blaye ou Blaie est la première prieure à introduire la réforme et faire appliquer les nouveaux statuts. La réforme est introduite le 16 octobre 1476, jour de l’apparition de Saint-Michel à l’issue de laquelle on lui édifie une chapelle dans l’église des moniales. Prégente était représentée sur un des vitraux de cette chapelle avec les quatre sœurs qui apportent la réforme.
Elle établit la clôture, fait des travaux à la clôture du Moulin et à la « pescherie » du moulin (vivier ?), une cheminée à la « chambre maçonnée » de la prieure. D’autre part le prieuré possède une hôtellerie puisque certaines dépenses sont consacrées à la réparation et aux vivres[36].
1467 : présentations des bénéfices ; la chapelle Saint-Jouin de Bourth dépendante de Chaise-Dieu au diocèse de Seez, présentation par Mme l’abbesse[37].
La réforme sévère de 1475 entraine une rébellion aussi bien chez les sœurs que chez les moines. On doit en arriver aux expulsions. La soumission complète n’intervient que dans les années 1505.
1479 : Jacqueline Berchère est la deuxième prieure réformée. Elle est déposée en 1481 pour avoir endetté le couvent et n’avoir pas fait de provisions[38].
1481 : Marguerite Desjardins est élue en 1481, était professe à La Madeleine-les-Orléans et l’une des quatre sœurs qui apportèrent la réforme. Sa grande sagesse la fait élire pour 6 ans. Elle rallonge le dortoir, creuse l’étang, le puits dans le cloître et fait placer la pierre qui amène l’eau dans la cuisine. Elle entreprend de faire passer la rivière dans l’enclos[39].
1496 : Renée de Bourbon est allée visiter son abbaye de Caen en Normandie où elle reste quelques temps avant de regagner l’abbaye de Fontevraud. Elle passe par le prieuré de Chaise-Dieu avant celui de la Madeleine-les-Orléans, accompagnée du père Huë, docteur en théologie, devenu religieux de Fontevraud à la requête de Marie de Bretagne[40]. La prieure est Marguerite d’ Autry élue en 1490. Elle fait ériger la croix de pierre qui se trouve au milieu du cloître. Elle fait remplacer la porte du monastère. Elle obtient que la chapelle de Beaufort soit annexée à celle de La Chaise-Dieu[41].
1499 : Jeanne Sénéchal, élue trois fois prieure, fait lambrisser la chapelle des frères et la dote de chaises semblables à celles des sœurs[42].
XVIe siècle
Chaise-dieu redevient prospère. Les dots des religieuses, presque toutes d’origine noble et les revenus du prieuré font de Chaise-Dieu un des plus importants de la région
1501 : L’église Saint-Jean devient paroisse[43].

Église Saint-Jean des moines devenue paroissiale en 1501. Au premier plan le déversoir du canal artificiel créé par les religieuses. C. P.

Église Saint-Jean des moines devenue paroissiale en 1501. Devant, le déversoir du canal crée par les religieuses. Photo JGE (2016)
1522-23 : Renée de Bourbon, sur le plan juridique mène une grande bataille pour introduire la réforme dans l’ordre. Mais une fois l’arrêt de la cour rendu, les réformés s’inclinent sans résistance, sauf à la Chaise-Dieu qui, en 1523, fait encore preuve d’insubordination qui est énergiquement réprimée.
Les religieuses refusent de recevoir le vicaire envoyé par l’abbesse Renée de Bourbon. Devant l’obstination du prieuré, Fontevraud menace de saisir le temporel du prieuré pour que les moniales cèdent enfin. A la suite de cet incident Renée de Bourbon annule les ventes et les aliénations opérées par le prieuré[44].
1526 : Renée des Barres, fille de la dame d’honneur de la duchesse d’Alençon, fait commencer le pont sur l’Iton[45].

Le Pont-sur-L’Iton, prieuré de La Chaise-Dieu. Dessin de M. de Brétignières, vers 1840. Coll. privée
1532 : Marguerite de la Rozière, prieure en 1532, a sous son autorité 60 religieuses.
1538 : Madame de Fontevraud rectifie une transaction amortissant les droits des religieuses de la Chaise-Dieu sur la forêt de l’Aigle en échange d’une propriété et de bois situés dans un autre endroit[46].
1543 : Ambroise de Thieuville, prieure. Le blason qui se trouve en bas du cadran solaire est en tout point semblable au sien[47]

Extérieur du prieuré fontevriste de La Chaise-Dieu-du-Theil, Eure. CP
Construction de bâtiments, fin XVe et début XVIe siècles
– chapelle Saint-Michel
– grande grille destinée à fermer le chœur
– relève la hauteur de la clôture
– pose de lambris dans la chapelle Saint-Jean
– 1480-1490 : agrandissement du dortoir
– creuser l’étang, faire passer la rivière dans l’enclos (bief qui actionne le moulin)
– dans le cloître, construction d’un puits, amener l’eau à la cuisine
– installation d’une croix dans le cloître[48]
– le pavillon ou chambre des portières est construit sous le priorat de Hélène Gruel de La Frette en 1559
XVIe et XVIIe siècles
« L’armée de M. Montpensier qui tenait pour la Ligue assiégea la tour de Rugles, ce qui donna l’épouvante aux religieuses ».
Les guerres de religion dévastent la moitié des monastères à l’échelle nationale. La violence est telle que les religieuses de Chaise-Dieu quittent le prieuré en ayant pris soin d’enterrer une partie de leurs archives et quelques objets de valeur, sous le priorat de Anne Mallar. Elles sont absentes durant 3 mois. Malheureusement lorsqu’elles regagnent leur prieuré, les archives et objets sont endommagés par l’humidité. Mais à la fin du XVIIe siècle, lors de travaux, un bas-relief doré destiné au chœur des moniales est redécouvert[49].
En 1563 : est enterré à l’église du dehors devant la grande grille Jacques de La Haye ; sa tombe porte son image et son épitaphe[50].
1608 : Marie Le Cornu de La Boissière, prieure, s’oppose en plein chapitre au père Jean de Mortagne, visiteur, « qui voulait s’approprier les obits », en lui remontrant que ce droit avait été accordé par le Saint-Siège, pour récompense d’avoir accepté la réforme[51].
1619 : sous le priorat de Louise de Belleau de Petiteville, le bréviaire de l’Ordre est remplacé par celui en usage à Rome[52].
1620 : Recrutement aristocratique : rivalité entre les familles : Françoise Le Sueur de Vaupoteau, prieure en 1620, est destituée par une cabale alors que ses comptes ne présentent aucune lacune, mais elle cumule les fonctions ce qui est contraire à la règle de l’ordre.
En 1623 : les corps des paroissiens cessent d’être inhumés devant le portail des religieuses à cause d’une maladie contagieuse. Le cimetière des paroissiens est installé près de la chapelle Saint-Jean, église paroissiale[53].
1626 : Anne du Mouchet de Beaulieu est la première prieure à signer sa profession de son nom de famille. Auparavant on indiquait simplement : Mère Prieure de Chaise-Dieu.
En 1635, l’abbesse de Fontevraud, Louise de Bourbon de Lavedan (1611-1637), est obligée de nommer Anne Séguier, professe du prieuré de Paris, prieure puisque les religieuses se trouvent divisées lors de l’élection. Elle est la fille spirituelle de Saint-François de Sales. A cette période la peste sévit à Rouen et se propage à La Chaise-Dieu par une lettre qu’une mère écrivit à sa fille, novice à Chaise-Dieu. Les religieuses sont autorisées à quitter le couvent[54].
Notons que nous trouvons parmi les religieuses de chœur Jeanne Corneille, la tante du grand Corneille[55].
1663 : Jeanne-Baptiste de Bourbon, abbesse de 1637 à 1670, rend visite au prieuré où l’on fait figurer ses armes à plusieurs endroits : à l’extérieur, sur le cadran solaire donnant sur la rue, et à l’intérieur de la maison de la prieure portant la date de 1663[56].
1665 : translation des restes de Saint-Juvence à la demande de la prieure Geneviève de Bernières de Percy qui finance le déplacement depuis Rome. Elle donne 10 louis d’or pour subvenir à la dépense. Le 10 mai 1667, Henri de Maupas, évêque d’Évreux, fait la reconnaissance du corps de Saint-Juvence. Un os du fémur est offert à l’abbesse de Fontevraud. Dans une lettre datée du 8 novembre 1680, Jacqueline de Sabrevoie, secrétaire de la prieure, déclare que la communauté a réalisé un autel dans leur église et une sculpture en bois doré du Saint-Martyr[57].
1690 : les dames de Chaise-Dieu et les seigneurs de l’Aigle, à l’occasion de la profession de deux demoiselles de cette illustre maison au prieuré, exigent qu’il soit fait mention, dans une nouvelle donation, de celle de la terre de l’Aigle, par Gilbert. Les armoiries de cette famille sont placées au frontispice de la porte principale du couvent.
L’évêque d’Évreux prétend visiter le prieuré, donc d’entrer dans la clôture. La prieure, Françoise de Chevestre d’Abbeville n’a pas l’intention de le laisser entrer, surtout après la lettre envoyée par l’abbesse de Fontevraud. Cette prieure est une femme érudite qui constitue une bibliothèque.
1711 : Certaines portent des tuniques de velours doublées de taffetas, d’autres de velours à fleur cramoisie à fond d’argent. Le climat et le niveau de vie du prieuré semblent s’éloigner des principes de rigueur du début de l’ordre. L’abbesse adresse à la prieure de Chaise-Dieu en 1711, elle lui demande de « veiller qu’il n’y ait rien qui ne soit modeste et éloigné de la vanité du monde dans les chambres ».
Au cours des années 1721-1722 le livre des comptes de la sacristie rapporte la perception de rentes des prises d’habit et des professions de huit religieuses.
1722 : une tempête endommage certains bâtiments. L’abbaye-mère émet quelques réserves au sujet du devis de réparations et le prieuré possède des difficultés à obtenir une aide financière pour entreprendre les travaux. La prieure, Angélique d’ Osmont de Launay fait réparer la nef de l’église et le sanctuaire de l’église du dehors.
1722 : « le dimanche 25 jour d’octobre 1722, dans l’église des religieuses, Marie Charlotte de Brossard Saint-Clair, fille de feu Charles et de Marie Anne Lettayer, abjure l’hérésie calviniste en présence du marquis de Laigle, d’autres seigneurs ; signé Henin, curé de Chaise-Dieu et confesseur des religieuses »[58]
1730 : Angélique d’ Osmond de Launay fait construire en 1730 l’autel et la contretable représentant l’Assomption de la Vierge qui est l’œuvre de M. Marcelle, professeur à l’Académie de Saint-Luc. Commencée en 1730, le travail est terminé en 1731[59].
1731 : 60 dames de chœur à la Chaise-Dieu[60].
Révolution
En 1788, le prieuré ne compte plus que 8 religieuses.
Les pierres tombales du prieuré sont vendues et utilisées dans la construction de maisons, dallages et trottoirs, etc….la pierre tombale de la mère prieure Marguerite de la Rozière a servi de bordure de trottoir de l’hôtel du Cheval Noir, dans le bourg de Bourth jusque dans les années 1880.
4 octobre 1792 : le maire et les officiers municipaux de La Chaise-Dieu se sont transportés dans la communauté religieuse du couvent pour délivrer les meubles du mobilier aux dames et religieuses du dit couvent qui est resté libre[61].
26 mars 1793 : vente de La Chaise-Dieu. A l’extinction du premier feu, le citoyen Bouillon en offre 30 600 livres ; au dernier feu, citoyen Marguery, maire de Chennebrun[62] est déclaré adjudicataire définitif pour la somme de 38 000 livres[63].
Les religieuses se dispersent, certaines pour revenir quelques années plus tard à l’abbaye Saint-Nicolas de Verneuil[64].
1810 : acte de vente du couvent mentionne la présence de poulailler et d’étables, mais on n’évoque plus la présence de bâtiments conventuels.
En 1838, l’église des moniales était encore utilisable pour le culte.
Église Saint-Jean et le cimetière
Le 5 Vendémiaire an XII : le sieur Henri Armand Cartier, domicilié à Gisors, achète l’église Saint-Jean et le cimetière de la Chaise-Dieu. Il revend le tout en février 1809 à Desmares François, marchand boucher à Chaise-Dieu. Puis le 8 octobre de la même année, il vend aux sieurs Jacques Cresson, propriétaire, Pierre-François Gosman, marchand de laine, Nicolas Lallier, menuisier, trois quarts indivis dans l’église et le cimetière avec les murs, les haies et plantes. Il se garde l’autre quart. L’église est réparée et le culte pourra être célébrer à Chaise-Dieu ; les paroissiens pourront se faire enterrer dans le cimetière. Les descendants des propriétaires, au nombre de 17, se sont entendus sur la part revenant à chacun ; puis ont vendu une partie à 35 habitants de Chaise-Dieu. De ce fait, l’église et le cimetière appartiennent actuellement à la plus grande partie des vieilles familles de Chaise-Dieu.
1836, la commune de Chaise-Dieu est unie à la commune voisine du Theil pour devenir la commune de la Chaise-Dieu du Theil. Le maire de la Chaise-Dieu du Theil fait interdire la sépulture les habitants dans l’ancien cimetière de l’église Saint-Jean. L’exercice du culte est interdit par l’évêque dans l’église Saint-Jean. Ce n’est que le 23 juin 1879 que l’évêque d’Évreux leva l’interdit et autorise la célébration d’une messe chaque année pour le jour de la Saint-Jean.

Plan du prieuré de La Chaise-Dieu, vers 1800. Coll. privée
Iconographie
I – Chaise-Dieu-du-Theil
1 – Prieuré de Chaise-Dieu-du-Theil

Le prieuré de Chaise-Dieu. Dessin de Louis de Brétignières, 1834. Coll. privée
Chapelle Notre-Dame du prieuré des moniales
Elle mesurait 44 m de longueur sur 11 m de largeur. Il ne reste qu’un pan de mur Sud de la nef percé de deux baies hautes en plein cintre. Mur avec grison qui est un conglomérat de particules ferreuses d’aspect rougeâtre liées par un ciment siliceux.
Il existait dans le chœur, outre les stalles, le mausolée d’ Odeline, femme de Richer III représentant deux figures humaines posées sur un massif de pierre.[1].
Logis de la prieure
Se situe à l’Ouest de l’église, perpendiculaire à celle-ci. Il est en bordure de l’enclos. La distribution se fait par deux escaliers. A l’Ouest un escalier « monumental » communiquait avec la cour de ferme et le grand parloir à l’étage. A l’Est un simple escalier. Dans une pièce sur le mur de refend se trouve les armes de Jeanne-Baptiste de Bourbon peintes en rouge, entourées d’un chapelet et au-dessous desquelles se trouve la date de 1663.

Le parloir, prieuré de Chaise-Dieu-du-Theil. C.P. Boucher, Verneuil
Le parloir contigu au logis de la prieure sans communication directe. Une porte en plein cintre surmontée d’un fronton triangulaire aveugle. Des pilastres de briques encadrent la porte et supportent le fronton. A l’intérieur se trouvait un linteau en grès (conservé par un propriétaire), sculpté d’une inscription latine « VIVE UT POST VIVAS » et d’autre part en français « PEU PARLER ET BIEN DIRE » daté de 1582. Un personnage en buste la main gauche repliée, la main droite tenant un écu en losange avec un chevron renversé, une écharpe enveloppant son corps, occupe le centre du fronton.
A l’extrémité gauche du rampant, un écu, aux armes du père Pharon d’ Arcy, accompagné de la devise « QUANT SERA CE » gravé sur un motif de ruban, se retrouve à l’extérieur sur le cadran solaire. A droite du fronton se tient un aigle aux ailes éployées tenant dans son bec une fleur. Il s’agit probablement de la famille de l’Aigle que nous retrouvons sur le portail de la ferme.
Chambre de la portière de Chaise-Dieu-du-Theil
Sur le plan des ruines, dans l’enclos des moniales, un petit pavillon carré donne sur un jardin organisé en parterres de part et d’autre d’une allée centrale descendant vers le bief.
Mur de blocage de silex et de grison. La façade Est offre un mur appareillé en échiquier de silex et de briques. La porte a son linteau de grès creusé en accolade[2]. Sur chaque échiquier, une petite niche de grès accompagné d’une pierre gravée des noms de certaines religieuses en capitales fleuries au bas de laquelle apparait la date de 1559.
Hôtellerie de Chaise-Dieu et porte d’entrée du prieuré

Porte d’entrée du prieuré de Chaise-Dieu-du-Theil. M.H. PA 00099369
Hôtellerie pour héberger les laïcs venus faire une retraite ou pour les parents rendant visite aux religieuses. Une statue de la Vierge était placée au-dessus de la porte, aujourd’hui elle se trouve chez un particulier.
Soubassement en blocage de silex et grison. Structure en damier de grès et de briques sur trois rangées.

Damiers en silex, grison, brique, mur de l’hôtellerie, prieuré de Chaise-Dieu-du-Theil. Photo JGE (2016)
Chaque chambranle de la fenêtre se trouve orné de plusieurs fleurs à cinq pétales. Sur le portail deux médaillons sculptés, probablement du XVIe siècle, représentent chacun un personnage de profil traité de la manière des portraits numismatiques. Nos pouvons penser que cette place privilégiée ait été réservé au fondateur du prieuré dont les armes ornent la clef de voûte. Le sabre sculpté sur la bordure du médaillon peut nous renvoyer à l’un des emblèmes qui désignait un croisé (dans le récit historique de la ville d’aigle, Richer II s’est rendu en Terre sainte après la fondation du prieuré. Pouvons nous en déduire qu’il s’agit du portrait de celui-ci ? On retrouve des exemplaires similaires sur l’église de Chéronvilliers à quelques Kms de là.
L’autre homme porte un chapeau décoré de broderies, sur des cheveux mi-longs. Son vêtement terminé par une collerette se trouve agrémenté d’une parure composée de 3 fleurs. De part et d’autre du personnage, la fleur à cinq pétales et la fleur de lys, est-ce une personne royale ?
La porte piétonne offre un linteau agrémentée du motif de corde enrubannée et sur les piédroits le motif floral.

Porte piétonne, prieuré de Chaise-Dieu-du-Theil. Photo JGE (2016)
Sur la porte principale se voient les armes des barons de Laigle.

Le prieuré de Chaise-Dieu-duTheil. On aperçoit le cadran solaire (à gauche, au-dessus des plantes). C.P. Boucher, Verneuil
A l’extérieur, sur le cadran solaire donnant sur la rue, porte la date de 1582 et les armes d’Éléonore de Bourbon et à l’intérieur de la maison de la prieure portant la date de 1663, les armes de Jeanne-Baptiste de Bourbon (abbesse de Fontevraud) avec la devise « QUANT SERA CE ».

Cadran solaire, extérieur du prieuré de Chaise-Dieu-du-Theil. Il faut lire la date de 1582. On trouve les armes d’Éléonore de Bourbon et en bas celle du père Pharon d’ Arcy. Photo JGE (2016)
Sceau
La Vierge à l’Enfant avec un guerrier à genoux tenant à la main une palme et de l’autre une coupe contenant les chartes de fondation gravé : « S. conventus Beata Maria de Casa Dei »
-remplacé après la réforme par un grand sceau où figure Saint-Michel sur le frontispice d’un portail, de chaque côté duquel se tenaient une prieure et un prieur. Au bas se trouve les écussons des seigneurs de l’Aigle[3].
Moulin
Encore en activité au XIXe siècle comme le représente le tableau de A. Legrand en 1864.
2 – Église Saint-Jean
En 1623, les corps des paroissiens cessent d’être inhumés devant le portail des religieuses à cause d’une maladie contagieuse. Le cimetière des paroissiens est installé près de la chapelle paroissiale Saint-Jean.
Pour sauvegarder la chapelle Saint-Jean, les habitants de La Chaise-Dieu se sont regroupés pour l’acheter en 1836.
C’est un rectangle de 16,05 m de longueur sur 5,37 m de largeur. Nef unique à chevet plat.
A l’Ouest un porche d’entrée accolé au XVIe siècle et la sacristie sur le mur Sud accolée au XIXe siècle. Dans le devis de réparation de 1722, le bâtiment des moines est appelée « Moinerie ». Il était attenant à la chapelle ; il n’existe plus aujourd’hui[4].
Entre la première et la deuxième baie à l’Ouest, l’absence de crépi révèle l’emplacement d’une porte condamnée. Cette porte était visible en 1858, lorsque Raymond Bordeaux passe à La Chaise-Dieu.

Église Saint-Jean, prieuré de Chaise-Dieu-du-Theil. Photo JGE (2016)
A l’intérieur de l’église Saint-Jean des tableaux et objets provenant du prieuré des moniales
Tableau des Mystères du Rosaire
Huile sur toile, non daté, porte deux armoiries ; celles de gauche : de Sabrevois (Jacqueline de Sabrevois est prieure en 1695) ; celles de droite : de Vieuxpont (la mère de la précédente est née Catherine de Vieuxpont)
Ce tableau présente une similitude que celui de l’église St Michel de Fontevraud qui a pu servir de modèle à celui de La Chaise-Dieu (apporter par J. B. de Bourbon lors de son passage en 1663 ?). Ce tableau se rapproche aussi de celui de la collégiale Notre-Dame du PUY Notre-Dame.
Statue de St Antoine : Pierre, polychrome
Dormition de la Vierge
Huile sur toile, non daté, non signé. Thème : scène ressemblant à celle peinte par Thomas Pot dans la salle capitulaire de Fontevraud. Les armoiries sont vraisemblablement celle de la famille de Lombelon des Essarts qui donne trois prieures à l’abbaye[5].
Scènes de la Vie de la Vierge, triptyque en trompe l’œil sur bois, non daté
L’Annonciation. La Nativité. Les armoiries sont celles de Marie Laval-Tartigny, prieure de 1650-1651. La Présentation aux Bergers
A l’extérieur de l’église Saint-Jean : pierre tombale de Christine de Croixmare, 35e prieure, qui a servi de bordure de trottoir devant l’hôtel du Cheval Noir à Bourth, donnée en 2006 à l’Association Sauvegarde de la Chapelle Saint-Jean par M. Lizot.
Sur laquelle on peut lire Christine de Croixmare, 35e prieure de Chaise-Dieu :
« CY GIST DE
DEVOTE DAME
CHRISTINE
DE CROIMARE
PRIEURE
DE CEANS
LAQUELLE
DECEDA le 15 MAY 1583 »
En 2006 est posée une plaque
« SES YEUX ONT VU
NOTRE MONDE
POUR TOUJOURS
DANS LA LUMIÈRE
DE NOTRE SOLEIL »
II – Le Theil
1 – Le presbytère dit « Le Prieuré du Theil »
Cet édifice accueille les religieux qui dépendent du monastère des religieuses du prieuré de la Chaise-Dieu. Il se trouve à côté de l’église Notre-Dame du Theil. Restauré dans les années 1980 ; tout en respectant l’architecture du XVe siècle. Tout près un étang avec un moulin au pied de l’ Iton.
2 – Église Notre-Dame-du-Theil

Église Notre-Dame-du-Theil, XIIe s., remaniée au XVIe s., Le Theil. Photo JGE (2016)
L’église située derrière le prieuré du Theil est construite au XIIe siècle en silex et grison. Elle est remaniée au XVIe siècle ; le clocher date de 1575. Au XIXe siècle, on ajoute un porche néo-gothique et une sacristie. On remarque au sud, une porte en grison et au nord, une fenêtre romane bouchée. Le portail protège une très belle porte d’entrée d’origine.
Cette église appartient aux moines de Chaise-Dieu à partir du moment où leur ancienne église Saint-Jean est devenu paroissiale en 1501.
Retable de l’église Notre-Dame du Theil
Il est de couleur brune, mais on remarque sa polychromie en dessous de ce badigeon brun avec du bleu et du rouge. Il mériterait une restauration.

Retable, XVIe s., église de Notre-Dame-du-Theil, Le Theil. Photo JGE (2016)
Le tableau central représente la Vierge parvenue dans la gloire des cieux, toile, XVIIe siècle.
Les niches latérales sont occupées par deux belles statues du XVIe siècle ; à gauche, l’Éducation de la Vierge ; à droite, une Vierge à l’Enfant.
Au pied du tableau central, trois panneaux sculptés en bas-relief qui date du début du XVIe siècle. A gauche, le Jardin des Oliviers ; au centre, la Crucifixion ; à droite, la Résurrection. Sur le tableau le Jardin des Oliviers, Dieu le Père tend un calice au Fils. Sur la Crucifixion, la Vierge et Saint-Jean sont debout sur des socles. Un pélican, juché au sommet de la Croix, nourrit ses petits. Le pélican symbolise le sacrifice du Christ qui se livre pour sauver les hommes[6].
Piéta, pierre polychrome, XVIe siècle
Les visages et attitudes expriment avec beaucoup de finesse la souffrance physique.
Sainte-Scholastique, bois, fin XVIIe siècle
Statue de Saint-Roch, Bois polychrome, fin XVIIe siècle.
Ce dernier désigne son bubon ; il est accompagné par un ange et non de son chien
Saint-Joseph, bois polychrome, fin XVIIe siècle
Pierres tombales, XVIe et XVIIe siècles : les inscriptions font état de deux prêtres décédés en 1501 et 1589 et de « Noble Dame Louise Élisabeth Le Venier », veuve du seigneur de Courteilles. Enfin se trouve la plaque funéraire de Gardin Picot, mort en 1651, la semaine de Pâques, et qui « a donné un journel de terre pour dire une haute messe le jeudi de la même semaine pour lui »
III – Chéronvilliers (27250)
Église paroissiale Saint-Pierre
Retable provenant du prieuré de La Chaise-Dieu, 1691

Retable, 1691, église Saint-Pierre, Chéronvilliers, provient du prieuré de Chaise-Dieu-du-Theil. Photo JGE
Quatre colonnes composites groupées deux à deux encadrent une toile centrale postérieure. De chaque côté une niche est creusée entre les 2 colonnes. Au-dessus de la partie centrale, un fronton en arc de cercle surmonte une grosse tête d’ange. Le couronnement supérieur, accosté de 2 petites colonnes composites, de pentes de feuillages et de consoles renversées, encadre une toile représentant le Père Éternel bénissant. Ce retable provient de La Chaise-Dieu, il a été rogné à gauche.
Détails du retable (1691) provenant du prieuré de La Chaise-Dieu, église Saint-Pierre, Chéronvilliers. Photo JGE (2016)
Le Mariage Mystique de Sainte-Catherine
Tableau, huile sur toile
Fin XVIIe siècle ou début XVIIIe siècle
Antonio Palomino de Castro y Velasco (1653-1726)
Restauré en 2004 par M. Jaillette – Le Neubourg
Trouvé dans l’église, proviendrait du prieuré de La Chaise-Dieu. Il est actuellement protégé dans la mairie.
Le tableau représente le mariage mystique de Sainte-Catherine. La scène se passe dans un paysage naturel. La Sainte est agenouillée devant la Sainte-Famille (Le Christ enfant, la Vierge et Saint-Joseph), et tient, de sa main gauche, la palme du martyre. A ses genoux, l’épée qui a servi à sa décapitation. Le Christ lui passe à la main droite, l’anneau symbolisant leur mariage mystique.

Mariage mystique de Sainte-Catherine, fin XVIIe s, début XVIIIe s., mairie de Chéronvilliers. Photo JGE (2016)
IV – Bourth (27580)
Église paroissiale Saint-Just
26 stalles venant du prieuré de Chaise-Dieu-Theil, XVe siècle, bois taillé
Le mobilier du prieuré de La Chaise-Dieu est vendu aux enchères. C’est par ce biais que les stalles de La Chaise-Dieu se sont retrouvées et disposées dans le chœur de l’église Saint-Just de Bourth[7].

Jésus, miséricorde XVe s., église Saint-Just, Bourth. Photo JGE (2016)

Sirène, miséricorde, XVIe s., église Saint-Just, Bourth. Photo JGE (2016)
Ces dernières offrent de superbes miséricordes sculptées, dont la variété des thèmes et le style évoquent une époque charnière entre le Moyen Age et la Renaissance (XVe siècle).
Des animaux (aigle, lion, cerf, bélier) ; des monstres (dragon, sirène, chimère) ; des figures (fous, anges, barbus, imberbes) ; des scènes bibliques (Samson, pécheresse, moine, chapelets) ; le corps humain sont les motifs sculptés sur les miséricordes.
Les parcloses sont le plus souvent mutilées, voire décapitées. Ces méfaits résultent-ils de la fureur révolutionnaire ?
V – Saint-Sulpice-sur-Risle (61300)
Chapelle du Souchey
Plaque tombale de Marie Marguerite Le Grand du Souchey, dernière prieure de La Chaise-Dieu
Pierre tombale de Marie-Marguerite Le Grand du Souchey, la dernière prieure de la Chaise-Dieu, décédée le 13 avril 1788. . « Ici repose le corps de la Rde Mère Marie Marguerite Le Grand du Souchey qui, docile à la voix de l’ Epoux, se hâta de se consacrer à Lui dans cette Comté, qu’elle a constament édifié par une pratique fidèle de toutes les vertus religieuses. Après avoir gouverné cette maison avec beaucoup de zèle et de prudence et occupé dignement les différentes charges où l’obéissance la voit placée. Elle est décéée le 13 avril 1788, âgée de 73 ans et de profession 53. Requiescat in pace ».

Plaque tombale de la Révérende Mère du Souchey, dernière prieure de Chaise-Dieu. Chapelle du Souchey, Saint-Sulpice/Risle. Coll. privée.
VI – Collection privée
Vierge à l’Enfant, bois, XVIIe s., anciennement placée dans la niche au-dessus du portail principal.
Pierre tombale de Marguerite de la Rozière (prieure en 1532) a servi de bordure de trottoir devant l’Hôtel du Cheval Noir (0,40 m x 1,14 m) de Bourth.
On lit « REPOSE SOUS CE TOMBEAU
LES CORPS DES TRES DEVOTES ET Rses DAMES
LA Rde MEE S. MARGTe DE LA qui DECEDA LE 4
DE IVI L’AN 1571 AGEE DE 78 et DEMY APRES AVOIR EXERCE
LA CHARGE DE PRIEURE DOUZE ANS + et de sa PETITE NIEPSE….. ».
[1] COTTINEAU dom L.H, Répertoire des abbayes et prieurés, p. 669.
[2] BIENVENU Jean-Marc, Thèse, p. 321, note 355.
[3] BIENVENU Jean-Marc, FAVREAU Robert, PON Georges, Grand cartulaire de Fontevraud, p. 308, charte 306. LARDIER Jean, La Sainte Famille, p. 257.
[4] NOËL Nathalie, Le prieuré de la Chaise-Dieu, p. 18.
[5] PAVILLON B, La vie du Bien-Heureux Robert d’Arbrissel, preuve n°231, pp. 621-622.
[6] BIENVENU Jean-Marc, Thèse, p. 321, note 365.
[7] NOËL Nathalie, op. cit., p. 19.
[8] MINERAY René, L’Abbaye de Chaise-Dieu, p. 23.
[9] BIENVENU Jean-Marc, Thèse, p. 321, note 358. Locum Casae Dei cum appendiciis suis ex dono Richerii de Aquila et Julianae matris suae et adquisitione Ugonis de Deserto cum concessione Andoeni Ebroicensis episcopi.
[10] BIENVENU Jean-Marc, Thèse, p. 403, note 500.
[11] MARTIN Jean-Claude, Un couvent de femmes, le prieuré de Chaise-Dieu du Theil, p. 17.
[12] BIENVENU Jean-Marc, Thèse, p. 256, note 338.
[13] BIENVENU Jean-Marc, Thèse, p. 257, note 341.
[14] JANOT A., Les prieurés anglais de l’Ordre de Fontevraud, p. 21.
[15] DRONNE Renée, L’Aigle, p. 24.
[16]DRONNE Renée, op. cit., p. 23.
[17] MINERAY René, op. cit., p. 22.
[18] DRONNE Renée, op. cit., p. 23.
[19]MINERAY René, op. cit., p. 21.
[20] Commune, arrondissement Bernay, abbaye bénédictine fondée au XIe siècle par Hellouin.
[21] NOËL Nathalie, op. cit., p. 30.
[22] MINERAY René, op. cit., p. 22.
[23] MARTIN Jean-Claude, op. cit., p. 18.
[24] DRONNE Renée, op. cit., p. 23.
[25] EDOUARD, Fontevrault et ses monuments, p. 292.
[26] MINERAY René, op. cit., p. 23.
[27] LARDIER Jean, op. cit., p. 524.
[28] MINERAY René, op. cit., p. 23.
[29] MINERAY René, op. cit., pp. 23-24.
[30] NOËL Nathalie, op. cit., p. 32.
[31] DRONNE Renée, L’Aigle, p. 24.
[32] EDOUARD, op. cit., p. 292.
[33] LARDIER Jean, Inventaire du thresor…., p. 366.
[34] LARDIER Jean, op. cit., p. 560.
[35] Prieuré fontevriste à Orléans.
[36] NOEL Nathalie, op. cit., p. 35.
[37] LARDIER Jean, Inventaire du thresor…., p. 366.
[38] MINERAY René, L’abbaye de La Chaise-Dieu, p. 32.
[39] MINERAY René, op. cit., p. 32.
[40] LARDIER Jean, op. cit., p. 583.
[41] MINERAY René, op. cit., p. 32.
[42] MINERAY René, op. cit., p. 32.
[43] NOËL Nathalie, op. cit., p. 39.
[44] NOËL Nathalie, op. cit., p. 36.
[45] MINERAY René, op. cit., p. 32.
[46] EDOUARD, op. cit., p. 293.
[47] MINERAY René, op. cit., p. 33.
[48] NOËL Nathalie, op. cit., p. 38.
[49] MINERAY René, op. cit., p. 34.
[50] MINERAY René, op. cit., p. 33.
[51] MINERAY René, op. cit., p. 34.
[52] MINERAY René, op. cit., p. 35.
[53] MINERAY René, op. cit., p. 35.
[54] MINERAY René, op. cit., p. 35.
[55] DRONNE Renée, L’Aigle, p. 28.
[56] MINERAY René, op. cit., p. 33.
[57] NOËL Nathalie, op. cit., p. 44.
[58] MINERAY René, op. cit., p. 44.
[59] MINERAY René, op. cit., p. 37.
[60] Article nécrologique sur M. du Bois de la Pierre, Mercure de France, 1731.
[61] MINERAY René, op. cit., p. 47.
[62] Commune de l’Eure.
[63] Archives de la Préfecture d’Évreux.
[64] MARTIN Jean-Claude, op. cit., p. 26.
Iconographie
[1] NOËL, p. 47.
[2] NOËL, p. 72.
[3]MINERAY René, op. cit., p. 25
[4] NOËL, p. 61.
[5] MINERAY René, op. cit., p. 61.
[6] MICHELLAND Virginie, Trésors cachés des églises de l’Eure, p. 27.
[7] LESUEUR MICHEL, Les « Miséricordes » de Bourth, p. 24.