La Poraire
Com. Chiché
Cant. et Arr. Bressuire
Deux-Sèvres
Diocèse de Poitiers
Fondé entre 1119 et 1131 sous Pétronille de Chemillé
Propriétaire : Mme de Canecaude
I – Sources manuscrites
A. D. Maine-et-Loire.
Série H : rien
Inventaire révolutionnaire : non cité comme domaine
Non Prieuré pas cité sous Marie de Bretagne, 1460
1642 : sous Jeanne-Baptiste de Bourbon, non prieuré
Dans Lardier on trouve une prieure de La Taconnière qui est prieure de La Porrère (est-ce que la Porrère (Poraire) a dépendu de La Taconnière ?)
II – Bibliographie
BIENVENU Jean-Marc, Les premiers temps de Fontevraud (1101-1189). Naissance et évolution d’un Ordre Religieux, thèse pour le Doctorat d’Etat, Faculté des Lettres, Paris-Sorbonne, 1980, p. 311, 314, 344. Prieur Giraud.
BIENVENU Jean-Marc, FAVREAU Robert, PON George, Grand Cartulaire de Fontevraud, Soc. des Antiquaires de L’Ouest, 2000-2005, ch. 331 ; prieur, 794 ; prieuré fontevriste, 294, 440, 809.
DAVY Christian, Les peintures murales du prieuré de La Poraire, A. P. F, n° 7, pp. 33-50.
GARAUD Raymond, Chiché : Prieurés de Bandouille et de La Poraire, Amis du Vieux Bressuire, n° 21, 1969-1970, pp. 19-44.
LARDIER Jean, Inventaire des titres du thresor de Fontevraud, 1646-1648, pp. 315, 362.
LARDIER Jean, Volume III de la Saincte Famille de Font-Evraud, 1650, pp. 253, 255, 341, 353.
&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&
Pohaheria, Poraria, Porraheria, Porreia, Porrère (La), Porteria, La Pouraire (Lardier, Inventaire, p. 362)
Fondation
Prieuré fondé entre 1119 et 1131 dans le diocèse de Poitiers avec Asnières-en-Epieds, Les Cerisiers, La Rimonnière celui de La Poraire[1].

Prieuré à trois lieues à l’est de Bressuire dans la paroisse de Chiché, se trouve La Poraire confirmé par Innocent II en 1131. « Locum Porcariae dono Joannis de Bellomonte et decimas molendinorum suorum atque cellarii, suis concedentibus filii ». Date du 26 décembre 1122, l’acte de donation de Jean de Beaumont (à 8 Kms au nord de Chiché). Sont donnés un « herberiamentum » à La Poraire, 5 borderies de terre dans le bois de Bandouille et la dîme de tous les moulins, de tout le blé et de tout le vin de Jean de Beaumont.
26 décembre 1122 : Jean de Beaumont, en présence de l’évêque de Poitiers Guillaume (Ier Gilbert), donne aux moniales de Fontevraud, avec l’accord de ses fils, une hôtise (hébergement) à la Poraire, cinq borderies de terre dans le bois e Bandouille ainsi que la dîme de tout son blé, de tout son vin et de tous ses moulins[2]. La comtesse d’Anjou est présente et témoin de toutes ses donations (7 janvier 1122, dans la Saincte famille de Lardier, p. 253)
Un prieuré sans doute simple, dont le prieur se nomme Giraud qui y est établi déjà en 1126 et reçu à cette date un moulin, (don et concession par Pierre Gérard et Jean de Bressuire du moulin de la Coudre « per manus Ieraudi prioris de Potreria »).
Sous l’abbatiat de Audeburge entre 1174 et 1180, des seigneurs voisins renoncent, contre une indemnité de 20 sous, à percevoir la dîme sur les animaux de cette maison[3].
1125 ou 1126 : Pierre Gérard, son épouse, ses quatre fils, ses trois filles et ses deux frères donnent à la communauté de Fontevraud l’aire du moulin de la Coudre (Codra pour Lardier, p. 255) en exigeant toutefois des moniales un cens annuel de cinq sous payable par moitié à pâques, pour moitié à Noël-ainsi que la moitié de sa pêcherie et un pré ; les trois co-seigneurs du fief concèdent cette donation faite entre les mains du prieur du prieuré fontevriste de la Poraire[4]. Est confirmé par le seigneur Jean de la Bersière et Geoffroy son frère en 1126 (La Porrère)[5].
1154 : sous Audeburge, Alexandre, évêque, confirme par privilège les différents lieux que possède l’abbaye et lieu de la Porrère[6].
1155-1180 : Notice relatant qu’en présence de l’abbesse Audeburge Pierre Giraud de Chozé renonce à ses prétentions sur la Poraire (non daté)[7].
1174-1180 : Notice relatant que Thibaud Angrin et ses deux frères, en la cour de Raoul de Beaumont et entre les mains du prieur Jean (de Véron), à leurs revendications sur la dîme des animaux du prieuré fontevriste de la Poraire ; ils ont, outre une somme de 20 sous, reçu de l’abbesse Audeburge et du chapitre de Fontevraud le bénéfice des prières de la communauté[8]. Le don plutôt la cessation susdite, est faite entre les mains de Jean prieur de Fontevraud en la cour du seigneur Raoul de Beaumont avec comme témoins : Pierre chapelain de La Taconnière et Milesende, prieure de La Taconnière et Porrère[9].
Nous apprenons dans la charte n° 440 que Pierre est chapelain de La Taconnière et Milesende, prieure de la Taconnière aux environs de 1174-1180.
Le pape Alexandre III confirme les dons faits à l’abbaye de Fontevraud et les met sous sa protection : nous trouvons le lieu du « Mont de La Taconnière » du don d’Asceline d’Orvaux et de Pierre fils de Drogon et le lieu de La Poraire[10].
Domaine ou seigneurie de La Poraire
1498 : le moulin de Poiré dépendant de La Poraire est affermé en 1498[11].
1506 : Cette seigneurie est affermée à 85 Livres, elle dépend de la mense abbatiale[12].(Cela signifie que ce lieu est devenu un domaine agricole directement géré par l’abbaye.
Entre 1646 et 1658, le domaine ou exploitation agricole est géré par un moine de l’ordre de Fontevraud Guillaume Billy qui passe un accord avec Raoul de Bressuire concernant la dîme de la mouture du moulin de Peyré.
Ce domaine est resté dépendant et géré par l’abbaye de Fontevraud jusqu’à la Révolution où il est vendu comme bien national le 13 mai 1791 à Armand Tonnet demeurant à Chiché consistant en maisons, prés, terres et moulin, bois situés commune de Chiché pour la somme de 45 000 livres[13].
ICONOGRAPHIE
Chapelle de la Poraire
Voir l’article de Davy Christian sur la chapelle et ses peintures murales dans le numéro 7 du bulletin de A.P.F, décembre 2016
L’ancien prieuré de la Poraire fut fondé dans le premier tiers du XIIe siècle. Aujourd’hui, ne subsiste de visible que la chapelle. Elle s’organise autour d’un plan simple: la nef, rectangulaire et de dimensions modestes ne présente pas de bas-côtés. La construction est elle-même rustique et l’intérêt principal de l’édifice réside dans la présence de fragments de peintures murales : Sur les murs est et nord de la chapelle, Scène biblique (Jugement dernier, diable, Damné), scène (personnage : assis, table : ?), scène (cheval, homme, arbre), figure biblique (Christ : tête), ornementation (ruban plissé, ornement à forme géométrique). Mauvais état, œuvre menacée, fragment. Plusieurs scènes sont difficilement lisibles ; les peintures du mur est sont presque complètement effacées. 4ème quart XIIe siècle, 1er quart XIIIe siècle[14].
[1] BIENVENU Jean-Marc, Les premiers temps de Fontevraud (1101-1189). Naissance et évolution d’un Ordre Religieux, p 311.
[2] BIENVENU Jean-Marc, FAVREAU Robert, PON George, Grand Cartulaire de Fontevraud, Soc. des Antiquaires de L’Ouest, 2000-2005, ch. 331.
[3] BIENVENU Jean-Marc, op. cit., p. 314.
[4] BIENVENU Jean-Marc, FAVREAU Robert, PON George, Grand Cartulaire de Fontevraud, ch. 294.
[5] LARDIER Jean, Volume III de la Saincte Famille de Font-Evraud, p. 255.
[6] LARDIER Jean, Volume III de la Saincte Famille de Font-Evraud, p. 341.
[7] BIENVENU Jean-Marc, FAVREAU Robert, PON George, Grand Cartulaire de Fontevraud, ch. 809.
[8] BIENVENU Jean-Marc, FAVREAU Robert, PON George, Grand Cartulaire de Fontevraud, ch. 440.
[9] LARDIER Jean, Volume III de la Saincte Famille de Font-Evraud, p. 353.
[10] LARDIER Jean, Volume III de la Saincte Famille de Font-Evraud, 1650, p. 341.
[11] LARDIER Jean, Inventaire des titres du thresor de Fontevraud, 1646-1648, p. 315.
[12] LARDIER Jean, Inventaire des titres du thresor de Fontevraud, 1646-1648, p. 362.
[13] DAVY Christian, Les peintures murales du prieuré de La Poraire, A. P. F, n° 7, p. 36.
[14] Mérimée IA O0043691 ; Palissy IM79000115.