Prieuré fontevriste des Cerisiers

Commune de Fougeré

Canton et Arrondissement de la Roche-sur-Yon

Vendée 85

Diocèse de Poitiers (XIIe siècle)

1317 : Diocèse de Luçon aux dépens de Poitiers

Fondé sous Pétronille de Chemillé[1]

Autres prieurés et domaines de la Vendée

Ardelon ou Ardillon, com. Saint-Gervais, cant. Beauvoir-sur-Mer, arr. Sables d’ Olonne. Dépend de La Lande-en-Beauchêne. Domaine

Bèhes, com. Saint-Valérien, cant. L’ Hermenault. Fondé après 1149, devenu domaine

Bois-Goyer ou Bois Gohier, Com. de Mouchamps, Cant. Les Herbiers, Arr.de la Roche/Yon. Devenu domaine

La Bruère, com. Puy-de-Serre, cant. Saint-Hilaire des Loges. Fondé après 1149, devenu domaine

La Fimaire alias La Fumoire, com. Montournais, cant. Pouzauges, arr. Fontenay-le-Comte. Prieuré-Domaine de Saint-Antoine

La Lande-en-Beauchêne, com. Sallertaine, cant. Challans. Fondé sous Robert d’Arbrissel, 1112. Devenu domaine

La Leue, com. La Rhéorte, cant. Sainte-Hermine. Fondé sous Pétronille de Chemillé.Devenu domaine

Libaud, com. La Rhéorte, cant. Sainte-Hermine. Fondé sous Pétronille de Chemillé.Devenu domaine

Saint-Juire-aux-Bois, com. Saint-Juire-aux-Bois (St Juire-Champgillon) cant. Sainte-Hermine. Fondé après 1149. Domaine ? Aucune mention à la Révolution

La Pignardière, Saint-Mars-des-Prés, com. Chantonnay, cant. Chantonnay. Fondé après 1149. Devenu domaine

Saint-Sauveur de Montaigu, com. Montaigu, cant. La Roche-sur-Yon. Fondé en 1642. Prieuré

Carte des prieurés fontevristes de Vendée. JGE 2022

I – SOURCES MANUSCRITES

A.D. des Deux-Sèvres

A 169, Archives de la Barre, Sceau de Catherine d’ Aubigné, prieure des Cerisiers, 1500-1506 et publié dans EYGUN François, « Sigillographie du Poitou, jusqu’en 1515« , Poitiers, 1938, n° 1601 (cote BIB 1555 aux Archives de la Vendée)

A.D. Maine-et-Loire

Série H

127 H 1 : Administration intérieure du prieuré – 1540-1738

127 H 2 : Rentes en blé – 1460-1717

127 H 3 : Domaine ; droits féodaux, plans – 1300-1643

127 H 4 : Comptes – 1493-XVIe

127 H 5 : Procédures (réformation) – 1452-XVIIe

H 3373 : sceau du prieur des Cerisiers, XIIIe siècle; publié dans EYGUN François, Sigillographie du Poitou, jusqu’en 1515, Poitiers, 1938, n° 1600

Règlement du droit du prieur des Ceriziers dans les bois « qui sont appelez vulgaument le Cureis e le Corable », 1305

A.D. Vendée

Série B

B 1454 : Procès-verbal de visite des bois du couvent des Cerisiers, 6 mars 1750

B 1251, en ligne fol 8 v : Ordonnance du grand maître des Eaux et Forêts du Poitou prescrivant le récolement des arbres adjugés dans les bois du couvent des Cerisiers, 20 juin 1754

Série L

L 274 : Arrêté du directoire du district de La Roche-sur-Yon, Délibération du directoire du département au sujet du traitement des religieuses, 11 juillet 1791

Série Q

1 Q 767, en ligne vues 9-10, 24-25, 32-33 : Procès-verbal d’estimation des propriétés du prieuré des Cerisiers

1 Q 770-2, en ligne vues 117-119 : Procès-verbal d’adjudication des « domaines composant la métairie de la Tremblay dépendant ci-devant des Cerisiers

1 Q 195 : Procès-verbal d’estimation de la métairie des Cerisiers

1 Q 181 : Procès-verbal d’estimation de la métayrie de la Porte, de la métayrie de la Grande Motte et de la métayerie de la Vrignauderie », dépendantes du prieuré des Cerisiers

A.N.

1 AP 631 : Lettre de Janot de Monléon, maître d’hôtel du vicomte de Thouars qui demande au receveur dudit vicomte de la Chaize de lui envoyer le texte de la fondation du prieuré de la Chaize « par lequel le seigneur reserve tous droiz de chasse en my les bois le prieur de la Barre des Serisiers a fait des hayes que plésir fust abatre », 19 octobre 1518

1 AP 1162 : Mémoire à consulter pour un procès entre le duc de La Trémoille et les religieuses des Cerisiers, 18 mars 1573

1 AP 1165 :

-Trois reçus délivrés au receveur de la Chaize-le-Vicomte par Nicolas Archereau, prieur des Cerisiers, pour lui et les dames dudit lieu, 1440-1451.

-29 reçus délivrés au receveur de la Chaize-le-Vicomte par les différents prieurs des Cerisiers, 1468-1537

– Deux pièces d’un procès entre le duc de La Trémoille et les religieuses du couvent des Cerisiers, 1523-1527

G 8 1317, 31 E, fol 33 : Procès-verbal de visite de Baptiste Tiercelin, évêque de Luçon, 20 mas 1564

S 7485 : État des revenus et charges de la communauté des religieuses fontevristes des Cerisiers, 23 décembre 1727 et en 1760.

D XIX 6 : État des religieuses fontevristes du couvent des Cerisiers dressé à la demande du président du Comité ecclésiastique : 12 religieuses de chœur et 7 converses, 5 avril 1790

B M Nantes

Dugast-Matifeux, D.A.R. 8 : Transaction entre le seigneur de la Maisonneuve, à Montournais, et les religieuses du couvent des Cerisiers, au sujet des fiefs des Landes et de la Massonnerie, 1532

Dugast-Matifeux, Série I, vol. IV, 188 : Lettre de la sœur Sainton, prieure du couvent des Cerisiers, qui réclame « les effets précieux que le district de La Roche-sur-Yon a enlevés à la communauté », 30 mai 1793

B M Niort

Manuscrit 154 : Bulle du pape Clément XIII qui accorde des indulgences aux messes célébrées dans certaines conditions en l’église du monastère des Cerisiers, 7 mars 1768

BnF

Manuscrits coll. Dupuy 828, p. 107 ss : Transaction qui met fin à un différend entre Guillaume, abbé de l’ Absie, et Pétronille, abbesse de Fontevraud représentée par Agnès, prieure des Ceriziers, au sujet de quelques terres, 1136

II – BIBLIOGRAPHIE

ALLIOT, Pouillé du diocèse de Luçon, 1648, pp. 44-45.

BIENVENU Jean-Marc, Abbaye royale de Fontevraud et ses divers prieurés, s. d.

BIENVENU Jean-Marc, Les premiers temps de Fontevraud (1101-1189). Naissance et évolution d’un Ordre Religieux, thèse pour le Doctorat d’ État, Faculté des Lettres, Paris-Sorbonne, 1980, pp. 263 (n. 36, 40), 304, 311, 314, 317, 343, 464 (n. 397), Prieure Agnès.

BOISSEAU abbé G, Le couvent des Cerisiers, son origine et sa fin, Revue du Bas-Poitou, Vannes, 1905.

BOURLOTON Edgard, Le clergé de la Vendée pendant la Révolution, d’après les notes de l’abbé Pierre-François Pontdevie, Revue du Bas-Poitou, 1888-1901, 1900, pp. 138, 179-190.

BRAHIM Agnès, Les prieurés fontevristes dans le duché d’Aquitaine, Mémoire de D.E.A, Faculté des Lettres et des Sciences Humaines de Poitiers, 1994.

CHAIGNE Louis, La Vendée, Ed. Fernand Lanore, 1942, p. 204.

EYGUN François, Sigillographie du Poitou, jusqu’en 1515, Poitiers, 1938, prieur des Cerisiers, n° 1600, Sceau de Catherine d’ Aubigné, prieure des Cerisiers 1601.

GRELIER Françoise, Le temporel de l’abbaye de Fontevrault dans le Haut-Poitou des origines à la réforme du XVe siècle, Thèse de l’ École des Chartes, 1960, pp. 131 (n. 70), 144 (n. 20).

LARDIER Jean, La Saincte Famille de Font-Evraud, 1650, pp. 340, 499, 561, 578, 592, 601, 628, 665,675, 678, 679, 681.

NICQUET H., Histoire de l’ordre de Fontevrault contenant la vie et les merveilles de la sainteté de Robert d’Arbrissel et l’histoire chronologique des abbesses, Paris, 1642.

PAVILLON B., La vie du Bien-Heureux Robert d’Arbrissel, patriarche des solitaires de la France, et instituteur de l’ordre de Font-Evraud, Saumur-Paris, 1666, in 4°, p. .

POULAIN Jean, Dictionnaire de l’Ordre Fontevriste, C.C.O, Abbaye de Fontevraud, Janvier 2000, p. 34.

RICHARD Alfred, Inventaire analytique des archives du Château de La Barre, vol. I, 1868, pp. 113-114 (sceau de Catherine d’ Aubigné, prieure des Cerisiers)

WAITZEN-NECKLER E, Le prieuré des Cerisiers pendant la Révolution, 1793, Vendée Historique, 00, tome IV, pp. 396-401.

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Prieuré des Cerisiers


Paroisse du Fougeré : Sériziers ou Cérisiers dépendant de Fontevraud d’après le pouillé d’ Alliot de 1648[2]. Couvent des Cerisiers, ordre de Fontevraud d’après dom Fonteneau XVIIe s.[3].

Plan de la commune de Fougeré, on remarque les Cerisiers à droite. Site de la commune

Prio et prioissa de Serezers, ordinis Fontis Ebraudi, exempti a decima (titre du Livre Rouge, XVIIIe s.)[4].

Fondation

En l’an 1120, Pétronille de Chemillé, alors abbesse de l’abbaye de Fontevrault, fait édifier un monastère sur une partie d’un domaine légué à l’ordre par l’ermite Gilbert du Bois.

Celui-ci envoyé dix ans plus tôt par le vicomte Geoffroy de la Chaize, a reçu par la même occasion un coin de la forêt. Le monastère s’appelle les Serizières, et se compose d’un couvent d’hommes et d’un couvent de femmes. Cette partie de la forêt deviendra les Cerisiers.

La première mention du prieuré date du 10 janvier 1131 dans le privilège pontifical d’Innocent II[5]. La donation est faite par Gilbert du Bois, ermite des Bouchais qu’il avait fondé dans la forêt de la Chaize-le-Vicomte et d’abord promis aux moines de Saint-Florent de Saumur, déjà détenteur d’un prieuré à la Chaize. Cette donation est contestée par l’abbaye de Saint-Florent de Saumur. Les fontevristes s’installent non aux Bouchais, mais plus légèrement au sud-est, au lieu-dit les Cerisiers – il est dit dans ce privilège avoir été reçu de Geoffroi, vicomte de Thouars[6]. Les donations de Gilbert du Bois n’ont été confirmées par Innocent qu’en 1136, au lendemain d’un accord avec Saint-Florent, l’affaire ayant été portée devant le concile de Poitiers de 1136 par le légat Geoffroi de Lèves et par Saint-Bernard :les religieuses cèdent aux moines un four sis à la Chaize, mais conservent, outre les Bouchais, diverses dépendances de ce monastère. Si, par la suite, elles s’en défirent au profit de l’abbaye de Nieul-sur-l’Autize, elles se maintiennent aux Cerisiers jusqu’à la révolution. La première prieure, Agnès, ignorée de l’abbé Boisseau- est connue par un acte de 1136.

Sous Audeburge (1155-1180), le pape Alexandre III, vers 1159, met sous la protection du Saint-Siège les prieurés fontevristes dont celui des Cerisiers du « don de Geoffroi, vicomte de Thouars, de sa femme et de ses enfants et en plus les dîmes et fromentages du même vicomte, qui estoient en sa puissance »[7].

Ce prieuré brûle en 1287, sous l’abbatiat de Marguerite de Pocé (1284-1304) ; la perte s’élève à 1000 livres : l’acte est fait par Jean, abbé de Saint-Michel-en l’ Herm ; Maurice, abbé de Notre-Dame de Luçon et frère Hugues, abbé de Thizay au diocèse de Poitiers[8].

1305 : Sceau du prieur des Cerisier

Sceau d’un prieur des Cerisiers, 1305. A.D. M& L, H 3373

Réformation

Les malheurs de la Guerre de Cent Ans dépeuplent la Vendée et les communautés. L’abbaye ne compte plus que 10 à 20 moniales. La pauvreté est générale. Les prieurés sont ruinés. Il faut attendre Marie de Bretagne[9] pour qu’un mouvement de réforme s’ébauche.

A la pauvreté matérielle s’ajoutent l’absence de vocations et l’insubordination des religieux et des moniales. En 1460, la plupart des prieurés ne comptent plus que 2 à 5 religieuses et 1 à 2 religieux. Certains sont complètement abandonnés. 5 religieuses et une prieure, 5 religieux subsistent à Guesnes dont le revenu n’est plus que de 900 l.t.[10].

Il faudra attendre Marie de Bretagne (1457-1477) pour qu’un mouvement de réforme s’ébauche. Elle va se faire aider surtout par Guillaume de Bailleul, religieux vicaire général de l’abbesse puis prieur de Saint-Jean-de-l’Habit. Il est chargé de dresser un état du temporel de l’Ordre de Fontevraud. Le pape Pie II autorise Marie de Bretagne à « supprimer et esteindre quelques prieurés qui seroient hors espérence de se pouvoir remettre et tout ensemble permis d’appliquer le revenu à la Crosse de l’Abbesse et à la Mense du Grand Monastère »[11].

1468 : Certains prieurs de Fontevraud ou de prieurés deviennent gouverneur de domaine –seigneurie directement par l’abbaye-mère : le prieur des Cerisiers, en 1468 est gouverneur du domaine de Mestré de Fontevraud[12].

29 décembre 1495 : Madame donne l’office de prieure du cloître des Cerisiers à sœur Magdelaine de Crémille, vacant par le décès de Louise de La Brosse[13].

24 octobre 1508 : Sœur Catherine d’ Aubigné résigne entre les mains de madame le prieuré des Cerisiers, que Madame donne à sœur Magdelaine de Crémille et Madame donne une pension sur le dit prieuré à Catherine d’ Aubigné[14].

1500-1506 : Sceau de Catherine d’ Aubigné, prieure des Cerisiers : ses armoiries sont de gueules au lion d’hermine armée, lampassé et couronné d’or. Quittances données par Catherine d’ Aubigné, prieure des Cerisiers, à Jean de la Brosse, écuyer, et à Jacques Légier, écuyer, seigneur du Poyron, de la rente annuelle de 100 sous tournois qu’ils paient à la Notre-Dame d’août pour l’anniversaire fait chaque semaine dans l’église des Cerisiers, pour eux, leurs parents et amis, 1500-1506[15].

Visiteur des prieurés font des tournées d’inspections auxquels l’abbesse donnent le pouvoir d’entrevoir les comptes, mais aussi de réformer, de destituer. L’abbé Boisseau signale qu’au prieuré des Cerisiers qu’une visite annuelle est faite par quatre moines qui résident à Saint-Jean-de-l’Habit et sont les assistants de l’abbesse[16].

Pour réformer le prieuré des Cerisiers, l’abbesse Renée de Bourbon (1491-1534) envoie Catherine Senin avec des religieuses le 6 novembre 1526[17].

En 1564, l’abbesse Louise de Bourbon (1534-1575) veut réformer d’autres prieurés qui seront au nombre de Quatre.

20 mars 1564 : Baptiste Tiercelin, évêque de Luçon, visite le prieuré des Cerisiers : « … Nous sommes transportés au couvent des religieuses des Serisiers … auxquelz lieulx avons trouvé presque pareilles ruynes et malheurs que dessus« [18]

En 1568 : le couvent des Cerisiers est brûlé par les « hérétiques »[19]. Un an plus tard, Mme empreinte 12 000 livres pour l’abbaye et les couvents brûlés (Le Brueil, Rives, Orsan, etc)

XVIIe siècle

1616 : Louise de Bourbon de Lavedan (1611-1637) confirme la prieure sœur Louise Robert[20]

1622 : prieure sœur Eléonore de Torigny[21].

1626 : prieure sœur Philippe Ferrée[22].

1629 : prieure sœur Marie Barlot[23].

1633 : prieure sœur Renée Foucher[24].

Le premier pouillé qui le mentionne est celui d’ Alliot, en 1648, et la seule pièce retrouvée aux A.D. de Vendée est un compte détaillé d’administration intérieure par lequel on voit que les revenus se montaient à 24 000 livres par an et que les biens étaient situées en plusieurs paroisses[25].

23 décembre 1727 : -État des revenus et charges de la communauté des religieuses fontevristes des Cerisiers. Revenus = 8000 livres ; charges = 7 291 livres[26].

Vers 1760 : État de la communauté religieuse des Cerisiers, Ordre de Fontevrault, établies en 1611, 29 religieuses, 2 pensionnaires[27].

Révolution Française

En 1790 : les religieuses de chœur sont au nombre de 12, les religieuses converses au nombre de 7[28] ; en plus un aumônier, un receveur, un garde-bois, un jardinier et 16 domestiques : la prieure, la Mère Sainton Anne-Catherine; Mère du Tressay, économe ; Mère Payneau, boursière ; Mères Serin, de la Forest, Corbier, Lavergne, Prieur, Maillet, Blanchard (ex-boursière), les sœurs Couturier et Bossu. Elles quittent leur couvent et continuent à suivre une vie conventuelle chez une dame de Saint-Martin-des-Noyers. Pendant la Terreur, plusieurs religieuses sont arrêtées et détenues[29].

10 mars 1791: Arrêté du directoire du district de La Roche-sur-Yon : « La communauté des Cerisiers ne pouvant se dispenser d’avoir un aumônier, il y a lieu de lui en accorder un qui aura un traitement modéré« [30].

11 juillet 1791 : Délibération du directoire du département qui arrête à la somme de 2794 livres celle nécessaire pour compléter le traitement des religieuses des Cerisiers pour l’année 1790[31].

Procès-verbal d’estimation des propriétés du prieuré des Cerisiers :

26 septembre 1791 : Procès-verbal d’estimation d’ « une métairie appelée la Petite Mothe, située paroisse de Fougeré, dépendant cy-devant de la communauté des Cerisiers » : 6600 livres[32].

28 octobre 1791 : Procès-verbal d’estimation d’ « une métairie du Bois-au-Duc, dépendant cy-devant du couvent des Cerisiers » : 12 848 livres[33].

28 octobre 1791 : Procès-verbal d’estimation des « domaines dépendant cy-devant et faisant partie de la borderie du couvent des Cerisiers » : 1518 livres[34].

12 avril 1792 : Procès-verbal d’estimation des « domaines composant la métairie de la Tremblay dépendant ci-devant du couvent des Cerisiers » : 6 116 livres[35].

16 mai 1792 : Procès-verbal d’adjudication des « domaines composant la métairie de la Tremblay dépendant ci-devant des Cerisiers », par les administrateurs du district de La Roche à Verdon, demeurant aux Essarts, pour le prix de 6 225 livres[36].

16 février 1795 : Procès-verbal d’estimation de la métairie des Cerisiers dépendant de l’Ordre de Fontevraud, située en la paroisse de Saint-Juire : 14 016 livres[37].

31 juillet 1796 : Procès-verbal d’estimation des « bâtimens … incendiés pendant les troubles de la Vendée, mes caireux et les jardins de la métayrie de la Porte, de la métayrie de la Grande Motte et de la métayerie de la Vrignauderie » dépendant du couvent des Cerisiers : 49 219 livres[38].

12 août 1796 : Procès-verbal d’estimation des « bâtiments, issues et cairuages, jardins, etc …, dépendant de la métairie de la Porte des Seriziers apartenant cidevant aux religieuses desdits Cerisiers, Ordre de Fontevrault » : 900 livres[39].

23 mars 1797 : Procès-verbal d’estimation de la maison et dépendances de « la métairie de la Porte du couvent des Cerisiers » : 10 200 livres[40].

25 février 1798 : Procès-verbal d’estimation de la maison et dépendances de la métairie de la Grande Motte dépendant du couvent des Cerisiers : 16 600 livres[41].

Religieuses du prieuré des Cerisiers après la Révolution

Anne Billaud, religieuse converse du prieuré des Cerisiers : « Le 13 septembre 1792, « Le cy jour et an que dessus le corps d’Anne Billaud sœur converse des Cerisiers de l’ordre de Fontevraud décédée hier à la Boule paroisse de Thorigni étant âgée d’environ soixante quinze ans a été inhumée dans le cimetière de ce lieu en présence de Pierre Favrault, de François Jousseaume qui ne signent de ce enquis. Moreau curé de Saint Nicolas »[42].

La prieure des Cerisiers « qu’elle allait à la messe chantée pour obtenir la paix » le mercredi de Pâques 1793[43]. Elle est toujours en 1795 à la tête de cette communauté. A la suite d’un voyage à Montaigu, elle décide de se mettre en rapport avec Mgr Mercy qui est à l’abbaye Saint-Vital de Ravennes. Elle lui écrit sous le pseudo de citoyenne Pérodeau. Elle écrit aussi à M. Irland, chanoine de Luçon et vicaire général, réfugié à Londres. Elle va à Saint-Malo pour voir sa famille et ensuite elle retourne en Vendée dans « une petite maison qu’elle occupe où elle a laissé plusieurs religieuses dont la plus jeune est âgée de 60 ans. Elles sont dans la misère. On leur offre une pension en échange d’une promesse de fidélité au gouvernement qu’elles refusent en bloc ».

A la Révolution, la prieure des Cerisiers, qui demeure cachée dans les environs, sert d’intermédiaire entre l’évêque exilé et le clergé réfractaire[44].

23 janvier 1798 : L’évêque, Mgr de Mercy, informe l’abbé Paillou qu’il a reçu une lettre de la Supérieure des Cerisiers, datée du 16 novembre : « Cette excellente fille, écrit-il, vit aux environs des Cerisiers, réunies avec ses vieilles filles, et véritablement elle vit  et se conduit en apôtre, sa sagesse est admirable, son courage héroïque ; par elle, nos frères ont reçu de mes nouvelles et des consolations. Elle conserve de l’espoir et sa foi est grande »[45].

En l’an VIII, les anciens serments sont abolis ; on ne demande plus qu’une simple « promesse de fidélité » au gouvernement consulaire. L’évêque de Luçon juge que cette promesse peut sinon doit être faite ; sa décision déplait aux prêtres fidèles demeurés dans la Vendée et à Mme de Sainton. Devant le refus de Mme Sainton, il se plaint le 1er mars 1801 « je redoute ces femmes théologiennes qui, au mépris des conseils de Saint-Paul, osent parlé où elles devraient se taire ».

Quand le clergé vendéen est reconstitué dans le diocèse, plus personne ne s’occupe d’elle et elle meurt à Chavagnes où elle s’est retirée[46].

La mère du Tressay, économe, appartenait à la branche aînée de la famille du Tressay de la Sicauday. On ne trouve pas son nom sur la liste des religieuses pensionnées. Tous les papiers concernant sa famille ont été brulés à la mort de Melle de la Sicaudaiy une descendante de la famille.

La Mère Thérèse Payneau, boursière, est traduite à la barre du tribunal révolutionnaire le 1er germinal an II, dénoncée comme ayant résidé sur le territoire occupé par les insurgés. La chute de Robespierre lui vaut la liberté. Le même parcours pour la Mère Marguerite-Rose Blanchard, boursière avant Mme Payneau. Elle est sauvée par la chute de Robespierre. Le 18 messidor an VIII, elle écrivait de Luçon à l’administration centrale du département : « J’ay le malheur d’être pensionnaire de l’ Etat, par conséquent dans la plus grande misère. La guerre de Vendée m’a chassée de mon pays. Après avoir tout perdu, je me suis retirée à Montmorillon. Je crains que Poitiers ne refuse. Marquez-moi, s’il vous plait, la marche que je dois tenir » ? De Luçon, elle termine ses jours à Bournezeau où elle meurt.

La Mère Maillet, née le 5 août 1753, figure sur l’état des religieuses pensionnées en 1804 ; elle habitait à Saint-Florent-des-Bois.

La sœur Marie-Françoise Couturier, née le 20 septembre 1741, religieuse converse, a fait sa profession le 25 février 1765 ; elle figure sur la liste des pensionnées de 1804 ; elle s’est retirée à Fougeré. Elle meurt peu avant le 26 messidor an XIII.

La sœur converse Bossu traverse sans trop de mal la tourmente révolutionnaire. Le 6 nivôse an XI, elle réclame au sous-préfet de Montaigu la remise d’un certificat de notoriété expédié par le maire de Fougeré. Elle était domiciliée à Saint-Hilaire-du-Bois en Loire Inférieure[47].

Prieuré des Cerisiers, com. Fougeré. didier85

Iconographie

Sceau de Catherine d’ Aubigné (à retrouver)

Après le confinement, nous irons découvrir le prieuré des Cerisiers

Liste des prieures des cerisiers
Agnès1136Bienvenu, Thèse, p. 314
Louise de La BrosseAvant 1495LARDIER Jean, p. 578
Magdelaine de Crémille1495LARDIER Jean, p. 578
Catherine d’ AubignéAvant 1508LARDIER Jean, p. 592
Magdelaine de Crémille24-10-1508LARDIER Jean, p. 592
Catherine Senin6-11-1526 (réformation)LARDIER Jean, p. 601
Louise Robert1616LARDIER Jean, p. 665
Eléonore de Torigny1622LARDIER Jean, p. 675
Philippe Ferrée1626LARDIER Jean, p. 678
Marie Barlot1629LARDIER Jean, p. 679
Renée Foucher1633LARDIER Jean, p. 681
Anne-Catherine de Sainton[48]1790Bourloton, pp. 179-190.

[1] BIENVENU Jean-Marc, Thèse, p. 304 (n.153). BIENVENU Jean-Marc, Abbaye royale de Fontevraud et ses divers prieurés, s. d.

[2] Pouillé de Luçon, p. 44.

[3] Pouillé de Luçon, p. 45.

[4] Pouillé de Luçon, p. 45.

[5] BIENVENU Jean-Marc, Les premiers temps de Fontevraud (1101-1189). Naissance et évolution d’un Ordre Religieux, p. 311.

[6]BIENVENU Jean-Marc, op. cit., p. 314.

[7] LARDIER Jean, La Saincte Famille de Font-Evraud, p. 340

[8] LARDIER Jean, op. cit., p. 499.

[9] Abbesse de Fontevraud, 1457-1477.

[10] LARDIER, Ste Famille, p. 561.

[11] NICQUET (H), Histoire de l’Ordre de Fontevrault……, p. 479.

[12] GRELIER Françoise, Le temporel de l’abbaye de Fontevrault dans le Haut-Poitou des origines à la réforme du XVe siècle, p. 131.

[13] LARDIER Jean, op. cit., p. 578.

[14] LARDIER Jean, op. cit., p. 592.

[15] EYGUN François, Sigillographie du Poitou jusqu’en 1515, Poitiers, S.A.O., 1938, n° 1601.

[16] GRELIER Françoise, op. cit., p. 144 (n. 20).

[17] LARDIER Jean, op. cit., p. 601.

[18] A.N., G 8 1317, 31 E, fol 33.

[19] LARDIER Jean, op. cit., p. 628.

[20] LARDIER Jean, op. cit., p. 665.

[21] LARDIER Jean, op. cit., p. 675.

[22] LARDIER Jean, op. cit., p. 678.

[23] LARDIER Jean, op. cit., p. 679.

[24] LARDIER Jean, op. cit., p. 681.

[25] BOURLOTON Edgard, Le clergé de la Vendée pendant la Révolution, p. 179.

[26] A.N., S 7485.

[27] A.N., S 7485.

[28] A.N., D XIX 6.

[29] BOURLOTON Edgard, op. cit., pp. 179-190.

[30] A.D. Vendée, L 274.

[31] A.D. Vendée, L 274.

[32] A.D. Vendée, 1 Q 767, en ligne vues 9-10.

[33] A.D. Vendée, 1 Q 767, en ligne vue 24.

[34] A.D. Vendée, 1 Q 767, en ligne vue 25.

[35] A.D. Vendée, 1 Q 767, en ligne vues 32-33.

[36] A.D. Vendée, 1 Q 770-2, en ligne vues 117-119.

[37] A.D. Vendée, 1 Q 195.

[38] A.D. Vendée, 1 Q 181.

[39] A.D. Vendée, 1 Q 181.

[40] A.D. Vendée, 1 Q 181.

[41] A.D. Vendée, 1 Q 181.

[42] A.D. 85, Vendée, registre clandestin de la Chaize le Vicomte. Donné par Mr Genty, 68 rue du maréchal Juin, 85000 La Roche-sur-Yon.

[43] BOURLOTON Edgard, op. cit., p. 138.

[44] CHAIGNE Louis, La Vendée, Ed. Fernand Lanore, 1942, p. 204.

[45] BOURLOTON Edgard, op. cit., p. 183.

[46] BOURLOTON Edgard, op. cit., pp. 179-190.

[47] BOURLOTON Edgard, op. cit., pp. 179-190.

[48] Née à Saint-Malo le 10 mai 1742,  profession le 12 mars 1765.