Cant., Arr. Jonzac
Charente Maritime
Diocèse de Saintes
Fondé sous Robert d’Arbrissel
Autres prieurés de La Charente Maritime (17)
Saint-Bibien, com. Vouhé, cant. Surgères, arr. Rochefort, Charente Maritime (17), diocèse de Saintes (Bienvenu), de la Rochelle[1]
Sainte-Catherine de la Rochelle, com., cant. et arr. La Rochelle intra-muros, Charente Maritime (17), diocèse de Saintes , fondé de 1149 à la mort d’Henri II Plantagenêt (1189)[2]
Tiré de BRAHIM Agnès, Les prieurés fontevristes dans le duché d’Aquitaine, p. 93.
Sources manuscrites
A.D Charente
Fonds de l’abbaye de La Couronne, prieuré d’ Agudelle
1122-1127. Confirmation par Pierre de Confolens, évêque de Saintes, en faveur de l’abbaye de La Couronne, des donations de la forêt d’ Agudelle et de l’église Saint-Pierre de Solignac.
Bibliographie
ALLEN Richard, Mémoire et diplomatique : l’édition des actes des évêques de Sées (911-1220), Bulletin de la Société historique et archéologique de l’Orne, t. CXXXIII, nos 1-2, 2014, pp. 91-112.
BESSE Dom, Chroniques bibliographiques, Revue Mabillon, Archive de la France monastique, mai 1991, pp. 384-385.
BIENVENU Jean-Marc, Abbaye royale de Fontevraud et ses divers prieurés.
BIENVENU Jean-Marc, Les premiers temps de Fontevraud (1101-1189). Naissance et évolution d’un Ordre Religieux, thèse pour le doctorat d’ État, Faculté des Lettres, Paris-Sorbonne, 1980, pp. 153 (452), 305-306, 403, 452, 492, 497, 525, 544 (200), 545, 547, 564 (358).
BIENVENU Jean-Marc, FAVREAU Robert, PON Georges, Grand Cartulaire de Fontevraud, Société des Antiquaires de l’Ouest, tome I, 2000. Tome II, 2005, chartes n° 35, 453, 942.
BRAHIM Agnès, Les prieurés fontevristes dans le duché d’Aquitaine, Mémoire de D.E.A, Université de Poitiers, faculté des Lettres et des Sciences Humaines, 1994, carte de La Charente maritime, p. 93.
CARTAIGNE J.F. Eusèbe, Chronique latine de l’abbaye de La Couronne, Paris, Aubry, 1864, pp. 111-114.
FLEURY P. de, Chartes saintongeaises de l’abbaye de la Couronne, 1116-1475, Archives historiques de la Saintonge et de l’Aunis, t. VII, pp. 28-32.
FLEURY P. de, Notes additionnelles et rectificatives au « Galia Christiana », Édition. Baillarger, 1880, pp. 65-66.
LA MARTINIERE J. de, Une falsification de document au commencement du XIIe siècle : Les démêlés de Lambert, abbé de la Couronne avec Pétronille, abbesse de Fontevrault, au sujet d’ Agudelle (1115-1129), Le Moyen Age, 2è série, t. XV, 1911, pp. 1-47.
LARDIER Jean, La Saincte Famille de Font-Evraud, 1650, pp. 257, 258, 330.
MAINFERME Jean de la, Clypeus nascentis Fontebraldensis ordinis….novas editio ; Paris, 1684-1692, t. II, p. 32-33.
MORELLE Laurent, Pratiques médiévales de l’écrit documentaire, Annuaire de l’École Pratiques des Hautes Études, section des Sciences historiques et philologiques, 2020-2021, pp. 244-251.
POULAIN Jean, Dictionnaire de l’Ordre Fontevriste, 2000, p. 5.
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Fondation
Agudelle, site forestier au sud de Jonzac est donné vers 1115 à Robert d’Arbrissel et à l’un de ses « disciples », Lambert de La Pallud. Ce dernier y établit un petit monastère. Après avoir poursuivi son expérience en dehors du cadre fontevriste, il est devenu en 1122 le premier abbé de l’abbaye de La Couronne aux portes d’Angoulême, nommé par l’évêque de Saintes, Pierre de Confolens. Or, forte de sa confirmation de 1116 et du fait que ce lieu a été donné conjointement à Robert et à Lambert, Pétronille de Chemillé (1115-1149), première abbesse de Fontevraud, considère que Fontevraud a toujours des droits sur Agudelle, ce que dénie Lambert. Ayant pris la précaution de falsifier la charte épiscopale rappelant la confirmation de 1116, il a finalement gain de cause.
Bien que concernant un lieu saintongeais, cette affaire d’ Agudelle n’a sans doute pas été étrangère à l’absence d’une implantation fontevriste en Angoumois où l’Ordre n’a pas encore pénétré quand Lambert et Pétronille commencent à s’affronter. Pourtant Fontevraud a bénéficié de bonne heure de la protection du légat pontifical, Gérard, évêque (1101-1130), d’Angoulême où, le 14 mars 1118, des moniales de l’Ordre, sinon l’abbesse, sont présentes au concile d’Angoulême. Mais le légat est très lié à Lambert qu’il a intronisé comme abbé de La Couronne le 12 mars 1122 ; devenu lui-même évêque d’Angoulême en 1137 et jusqu’à sa mort en 1148, il n’a guère été favorable à l’implantation fontevriste dans son diocèse, de sorte que l’Ordre n’a jamais eu de prieurés angoumois[3].
1115-1129 : Notice relatant les donations faites par divers, dans la forêt d’ Agudelle, à Robert d’Arbrissel et aux religieuses de Fontevraud. « Hujus eciam donacionis donatores fuerunt : Rennullus Donati, Ogerius Savarici, Iterius Rennulfi, Iterius Morelli, Rigaudus de Berbezil, Renmundus Chaillach, sub horum testimonio : Gonfranni de Pirciaco, Rennulfi de Milliaco, Petrus de Grageria, Rigaudus de Cereis, frater ejus » [4].
1116-1129. : Notice de Lambert, chapelain de Saint-Jean de La Palud, relatant la fondation du prieuré d’ Agudelle et la donation que lui fait Pétronille, abbesse de Fontevraud, de ce prieuré[5].
1122-1127 : Confirmation par Pierre de Confolens, évêque de Saintes, en faveur de l’abbaye de La Couronne, des donations de la forêt d’ Agudelle et de l’église Saint-Pierre de Solignac[6].
1129 : Pétronille de Chemillé, première abbesse de Fontevraud, fait un accord en plein chapitre de Fontevraud avec Lambert, abbé du monastère Notre-Dame de La Couronne, diocèse d’Angoulême, dont il est fondateur. C’est aux côtés, de Guillaume II de Poitiers[7], de Guillaume[8] de Saintes, que l’évêque Jean, évêque de Séez, sert d’intermédiaire à Lambert pour mettre fin aux difficultés pendantes entre celui-ci et l’abbaye de Fontevraud au sujet du prieuré d’ Agudelle en 1129.
Il rapporte la convention par laquelle Pétronille cède à Lambert et à l’abbaye de La Couronne tous les droits de Fontevraud sur le lieu d’ Agudelle : Suivant l’avis du vénérable père Guillaume évêque de Poitiers, de Guillaume, évêque de Saintes, de Jean, évêque de Sées, de plusieurs autres personnes religieuses et notamment de nos sœurs assemblées en chapitre général, Pétronille de Chemillé fait un don solennel à Dieu et à Notre-Dame de La Couronne, l’abbé Lambert et aux frères qui servent Dieu au lieu nommé Agudelle, et Pétronille cède et délaisse ce lieu . « Je mis ce livre entre les mains des évêques et abbé Lambert, puis tout le couvent répondit Amen retenant le droit du marc d’argent que l’église Notre-Dame de La Couronne paiera tous les ans à la fête de l’Assomption de Notre-Dame, pour confirmer ce présent dont nous soussignâmes cet acte de notre main et scellé de notre sceau : Je Pétronille, abbesse ; Je Audegarde, prieure ; Je, Marmore, sous-prieure ; Je, Audearde, secrétaire ; Je, Florence, chantre ; Je, Julienne »[9].
Fontevraud abandonne Agudelle à l’abbaye Notre-Dame de La Couronne mais recevra du prieuré d’ Agudelle un cens d’un marc[10].
1144, après le 9 mars :Bulle du pape Lucius II approuvant et confirmant la convention de 1129[11].
1150 : Cependant Mathilde, fille de Foulques, comte d’Anjou, l’année même où elle prend la succession de Pétronille comme abbesse de Fontevraud, ne craint pas d’émettre à nouveau des prétentions sur Agudelle. L’abbesse Mathilde d’Anjou (1149-1155) fait un accord avec Jules, abbé de La Couronne, du consentement de l’un et de l’autre touchant le lieu d’ Agudelle qu’il tenait de Fontevraud avec reconnaissance d’un marc d’argent qu’il doit payer à la fête de l’Assomption de Notre-Dame, cette transaction est passée à Fontevraud entre les mains du seigneur archevêque de Bordeaux sont présents Gilbert, évêque de Poitiers, Hugues, évêque d’Angoulême, Raimond, évêque de Périgueux, Bernier, abbé de Noyers, Pierre, abbé de Saint-Amand, P., archidiacre de Poitiers, Hélie, archidiacre de Limoges, Renaud, prieur de Sainte-Radegonde[12]. Il est décidé, en outre, que l’archevêque de Bordeaux interviendrait désormais seul pour mettre fin aux différends de La Couronne et de Fontevraud au sujet d’ Agudelle, s’il s’en produisait de nouveaux.
« Depuis lors, la tranquillité des abbés de La Couronne ne fut plus troublée par les entreprises des abbesses angevines. »
Agudelle dépend définitivement de l’abbaye de La Couronne
Iconographie
Agudelle
Eglise Saint-Eutrope
De l’origine romane du XIIe siècle ne subsiste que la façade et les murs de la nef.
[1] A. D. du Maine-et-Loire, 215 H.
[2] BIENVENU Jean-Marc, Abbaye royale de Fontevraud et ses divers prieurés, p. 9.
[3] BIENVENU Jean-Marc, op. cit., p. 306.
[4] FLEURY Paul de, Chartes saintongeaises de l’abbaye de La Couronne, pp. 28-31.
[5] FLEURY Paul de, op. cit., pp. 28-31. CARTAIGNE J.F. Eusèbe, Chronique latine de l’abbaye de La Couronne, pp. 111-114.
[6] FLEURY Paul de, op. cit., pp. 31-32.
[7] Guillaume Alleaume (1124-1140).
[8] Guillaume Gardrat, 1127-1139).
[9] FLEURY Paul de, op. cit., pp. 32-34.
[10] BIENVENU Jean-Marc, FAVREAU Robert, PON Georges, Grand Cartulaire de Fontevraud, ch. 453.
[11] FLEURY Paul de, op. cit., pp. 34-35.
[12] LARDIER Jean, op. cit., p. 330.
Prieurés fontevristes 