Domaine
Commune Saint-Sulpice-le-Guérétois
Canton Saint-Vaury
Arrondissement Guéret
Creuse, 23
Diocèse de Limoges
Autres prieurés fontevristes de la Creuse

Arfeuille, com. Saint-Pardoux d’ Arnet, cant. Crocq, arr. Aubusson, Creuse, diocèse de Limoges, fondé entre 1116 et 1149. Dépendant de Blessac
Blessac, com. Blessac, cant. et arr. Aubusson, Creuse, diocèse de Limoges, fondé sous Robert d’Arbrissel
Bosroger, com. Saint-Pardoux-le-Neuf, arr. Aubusson, Creuse, diocèse de Limoges, fondé sous Pétronille de Chemillé. Dépendant de Blessac
Bournet ou Bornet, com. de Bord-Saint-Georges, cant. Boussac, diocèse Limoges, fondé sous Pétronille de Chemillé. Dépendant de Blessac
I – Sources manuscrites
A.D. de la Creuse (Guéret)
3 P 77, 1824 : Banassat
Série 4H Villesalem
1 : Personnel : brevet en blanc pour l’office de prieure (1645)
2 : Droits sur le village de Banassat (commune de Saint-Sulpice-le- Guérétois) : procédure (1724)
Plan cadastral : 3P 1954/21, 1820
A.D. Maine-et-Loire
Série H : Villesalem
236 H 9 :Procédures diverses 1478-1716
31-33 : moulin de Banassac
A.D. Vienne
Villesalem
A.D.V : 2 H 5 liasse 41.
A.D. Haute Vienne
Série 7 F : Fonds Champeval concernant la Haute Vienne et la Creuse
II – Bibliographie
BARDON Claude, LAMY Claude, Histoire de Saint-Sulpice-le-Guérétois, Banassat et Chardet, janvier 2007.
BRAHIM Agnès, Les prieurés fontevristes en Limousin, Mémoire de maîtrise, Université de Limoges, 1993, pp. 34-37.
BRAHIM Agnès, Les prieurés fontevristes dans le duché d’Aquitaine, D.E.A., Université de Poitiers, 1994, pp. 80, 82 (carte de la Creuse), 118, 119.
DELANNOY, La vigne dans la Creuse, ss date, p. 31.
LECLERC abbé A, Dictionnaire topographique de la Creuse, Limoges, 1902, p. 710.
MARCHE de la, Variétés. Études historiques sur les monastères du Limousin, Monastères de l’Ordre de Fontevraud, dans le diocèse de Limoges, année ?
NADAUD abbé, Pouillé du diocèse de Limoges, Bulletin de la Société Historique et Archéologique du Limousin, T. 53, 1903, p. 527.
POULAIN Jean, Dictionnaire de l’Ordre Fontevriste, 2000, p. 19.
ROY-PIERREFITE, Étude historique sur les monastères du Limousin et de la Marche, Guéret, 1857-1863, p. 40.
ROY-PIERREFITE, Monastères de l’Ordre de Fontevraud, p. 38.
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Aucune mention prouvant l’existence du prieuré fontevriste de Banassat :
-A.D du Maine-et-Loire
-AUSSIBAL, Fontevraud et ses prieurés, Ed. Zodiaque, 1987.
-LARDIER Jean, Volume III de la Saincte Famille de Font-Evraud, 1650.
-BIENVENU Jean-Marc, Les premiers temps de Fontevraud (1101-1189). Naissance et évolution d’un Ordre Religieux, thèse pour le Doctorat d’ État, Faculté des Lettres, Paris-Sorbonne, 1980.
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Fondation
Nous avons peu de renseignements concernant l’ancien prieuré fontevriste de Banassat.
Il se trouve sur la commune de Saint-Sulpice le Guérétois, en Creuse, dans l’ancien archiprêtré d’ Anzème[1]. Il est situé à 2 Kms à l’Ouest de Saint-Sulpice sur le flanc sud-est d’un étroit et profond vallon allant s’ouvrir dans la vallée de la Creuse[2]. Banassat se trouve au pied des monts de Chardet. Son importance est d’avoir accueilli un monastère de l’Ordre de Fontevraud.
Mabille de la Ferté ou de Blois (1244-1265)
En 1259, un monastère de filles de l’ordre de Fontevraud existe à Banassat[3].
La chapelle de Banassat est sous le vocable de Sainte-Croix[4] et conserve toujours une vicairie[5].
Blanche d’ Harcourt (1393-1431)
1405 : le prieuré de Banassat possède des vignes.
Vous n’y croyez pas ? Pourtant, nous avons des preuves… en l’an 997, le sieur Boson, comte de la Marche, mentionne que des vignobles recouvrent tout le versant qui surplombe le Moutier-d’Ahun, sur la rive droite de la Creuse. En 1279, la Charte de Chénérailles nous annonce que quiconque abimera la précieuse vigne de son voisin devra payer une amende de 2sols !
La Commanderie de Bourganeuf affirme quant à elle que Loys Lebert a reçu du grand Prieur d‘Auvergne propriété d’un vignoble. Pour sa part, le château de Sainte-Feyre possède une vigne et un verger clos de murs, ainsi qu’un pressoir « dans lequel est fait du bon vin« . Un écrit de 1405 atteste, lui, que le couvent de Banassat (à Saint-Sulpice-le-Guérétois) possède ses vignes.
Mais en 1405, le monastère semble ne plus exister et le prieuré fontevriste de Villesalem[6] hérite de tous les biens de Banassat. La prieure de Villesalem afferme les biens et la maison de Banassat, avec les vignes, terres, prés, bois, rivières, moulins et autres dépendances de la dite maison, les rentes tant de blés, argent, poulailles, dîmes à deux habitants, à Jean et Martial ou (Pierre et Guillaume) de Banassat, qui sont chargés de dire une messe dans la chapelle chaque semaine[7]. Ils doivent payer 110 sols de rente.
Delannoy indique qu’on montre encore sur une montagne qui ne produit plus que de la bruyère l’emplacement de la vigne du couvent[8]
Marie d’ Harcourt (1431-1451)
1446 : terrier contient plusieurs reconnaissances faites par les habitants de Banassat de plusieurs rentes dues à cause de la chapelle.
Marie de Bretagne (1457-1477)
12 mars 1476 : dans un contrat entre les habitants de Banassat et Mathurin Peschot, prêtre de la chapelle de Banassat qu’il tient « par essence perpétuelle » (une chapelle et vicairie) conjointement avec leurs héritages du village de Banassat et à cause de la dite chapelle, un moulin en ruine lesquels le délaissent au dit Peschot et les rentes dues à la dite chapelle et se soumettent d’aller moudre au dit moulin, à la charge de le « rédifier » et l’entretenir, de dire une messe par semaine et d’acquitter la rente de 110 sols[9].
Renée de Bourbon (1491-1534)
2 septembre 1516 : Pierre et Louis Mesrines délaissent à Charles de la Chaussée, procureur des religieuses de Villesalem, « la portion qu’ils avaient acquise de la dite chapelle, jardin étant derrière elle, cens, rentes et moulins moyennant quoi il se charge du service due à la chapelle et leur délaisse la portion d’héritages par eux acquis à Banassat, en payant annuellement une rente foncière de 12 sols, un demi quart de seigle, un « rats » d’avoine, une poule et un « arban [10]»[11].
Louise de Bourbon (1534-1575)
1540 : une transaction entre Yrénée de Rochefort, prieure de Villesalem, le curé de Saint-Sulpice et le commandeur de Pouïllac dans laquelle la prieure de Villesalem déclare qu’elle n’a aucun droit au fonds et propriété au dit village de Banassat, que les dîmes appartiennent au curé et qu’elle ne prétend sur le village que quelques rentes sur une partie de celui-ci et que la féodalité du village appartient au commandeur. Dans le P.V , Banassat apparait comme un village dont le territoire est d’une très vaste étendue, contenant 1200 journaux de prairies, 1500 septerées de terre ouverte ou communaux, « à près de 2 lieues de circuit »[12].
Nous pensons que la prieure de Villesalem ne peut plus prouver les anciennes possessions du prieuré de Banassat.
1555 : une transaction entre la prieure de Villesalem et maître Pierre Marcelot au sujet du même bail de cens, rentes, dîmes, moulins dépendant de la chapelle de Banassat[13].
Louise de Bourbon de Lavedan (1611-1637)
1615 : D’après le Pouillé du diocèse, c’est une vicairie à laquelle la prieure de Villesalem nommait le prêtre. En dernier lieu, selon la tradition du village, le chapelain de Monbut, prieuré de Malte de Saint-Sulpice-le-Guéretois, remplit les mêmes fonctions à Banassat.
Nadaud nous apprend que cette chapelle était détruite en 1615. Bardon, en 2007, indique que son emplacement n’en était même plus connu au siècle dernier[14], mais grâce au cadastre, Agnès Brahim a pu situer approximativement l’emplacement de la chapelle : c’est dans la section G, dite de Banassat que nous trouvons trois parcelles appelées « la chapelle », une autre désignée sous le toponyme de « la chapelle » et, enfin trois autres pièces de pré appelées « pré de la chapelle ».
23 janvier 1724 : Brochet et Françoise de Rebière, sa femme héritière et possesseur de François Rebière son père contre René Jacquet laboureur comme étant commis aux droits des dames de Villesalem dans le village de Banassat, le 23 janvier 1724.
1724 : droit de la prieure de Villesalem sur le village de Banassat
Julie Gillette de Pardaillan d’ Antin (dernière abbesse, 1765-1792)
11 janvier 1788 : « le notaire royal apostolique » de la ville de Guéret se déplace à Banassat. André Mathieu de la Font de Villard, archiprêtre, curé de Saint-Sulpice-le-Guérétois, diocèse de Limoges, indique qu’il aurait été pourvu, en cour de Rome, de la chapelle Sainte-Croix du village de Banassat, vacante par le décès du dernier possesseur, « suivant la signature de provisions qu’il lui en a été accordée par notre saint père le pape » en mai dernier certifiée et vérifier à Lyon par les avocats représentants la cour de Rome. M. de la Fond demande de le mettre en possession de la dite chapelle de Sainte-Croix. Ils se déplacent en compagnie de Messire François de Fenieux, prêtre, vicaire de la paroisse de Saint-Sulpice-le-Guérétois, dans les débris ou masures de la chapelle « vulgairement appelée de sainte-croix », « il a été effectivement mis par nous dans cette même possession par tous les signes et cérémonies et formalités en tel cas requises et nécessaires notamment par le son de la cloche provenant de la dite chapelle, qui, depuis quelques temps a été placée dans un bâtiment de ce présent village ». Ensuite, ils se sont transportés devant l’église paroissiale de Saint-Sulpice où le sieur de Lafont a criée à haute et intelligible voix qu’il prenait possession de la dite chapelle Sainte-Croix de Banassat. Tout cela en présence de François Breton, bourgeois, de Sylvain Dubois, tisserand, tous les deux témoins demeurant au bourg de Saint-Sulpice-le-Guérétois qui « se sont soussignés ainsi que le sieur de Lafond de Villard, le sieur de Fenieux et nous notaire royal »[15].
1790 : les biens de Villesalem s’étendaient sur douze paroisses dont celle de Banassat en Creuse où les moniales de Villesalem possédaient « il y a quatre cents ans une communauté du même ordre »[16].
Conclusion
Nous ne savons pas si Banassat était un riche monastère, mais pouvons émettre l’hypothèse que ce prieuré avait une certaine importance car c’est le seul prieuré fontevriste en Creuse qui ne dépendait pas du prieuré fontevriste de Blessac.
Iconographie
I – Croix de granit, XIIIe siècle
A ce jour il demeure un seul vestige

Une équipe d’habitants du village l’a re-érigée à l’entrée ouest de Banassat. Selon la tradition, elle aurait été sculptée par un moine du monastère, de même que celle qui se trouve maintenant dans le cimetière de Saint-Sulpice-le-Guérétois[17].
«À la face antérieure un Christ, naïvement sculpté en relief et vêtu d’une tunique descendant aux genoux, incline légèrement à droite sa tête nue et couverte d’une abondante chevelure. Les bras, à peine fléchis, atteignent presque l’extrémité du croisillon, et les pieds rapprochés, reposent sur le globe qui termine la hampe »[18].
II – Bardon indique que la pierre d’autel de la chapelle de Banassat est enchâssée dans le pavé d’une maison du village[19]. (à retrouver)
III – Plan cadastral : Saint-Sulpice-le-Guérétois


Banassat : 3P 1954/21, 1820
Nous savons que la chapelle est en ruine en 1615, mais grâce à l’étude du cadastre nous pouvons situer approximativement l’emplacement de la chapelle. Nous trouvons trois parcelles appelées « La chapelle »
790-791-792 : la chapelle
975 : la chapelle
796-797-798- : les prés de la chapelle
[1] NADAUD abbé, Pouillé du diocèse de Limoges, Bulletin de la Société Historique et Archéologique du Limousin, T. 53, 1903, p. 527.
[2] BRAHIM Agnès, Les prieurés fontevristes en Limousin, p. 34.
[3] LECLERC abbé A, Dictionnaire topographique de la Creuse, Limoges, p. 710.
[4] POULAIN Jean, Dictionnaire de l’Ordre Fontevriste, 2000, p. 19.
[5] BRAHIM Agnès, op. cit., p. 34.
[6] Villesalem: Com. de Journet, Vienne, Diocèse de Poitiers.
[7] ROY-PIERREFITE, Monastères de l’Ordre de Fontevraud, p. 38.
[8] DELANNOY, La vigne dans la Creuse, p. 31.
[9] BARDON Claude, LAMY Claude, Histoire de Saint-Sulpice-le-Guérétois, Banassat et Chardet, janvier 2007.
[10] Un âne.
[11] BARDON Claude, LAMY Claude, op. cit.
[12] BARDON Claude, LAMY Claude, op. cit.
[13] BARDON Claude, LAMY Claude, op. cit.
[14] BARDON Claude, LAMY Claude, op. cit.
[15] BARDON Claude, LAMY Claude, op. cit.
[16] BRAHIM Agnès, Les prieurés fontevristes dans le duché d’Aquitaine, D.E.A., Université de Poitiers, 1994, pp. 118, 119. A.D.V, 2 H 5 liasse 41.
[17] BARDON Claude, LAMY Claude, op. cit.
[18] BARDON Claude, LAMY Claude, op. cit.
[19] BARDON Claude, LAMY Claude, op. cit.
